Reproducteurs salers : et voilà Maréchal !
Vingt-cinq taureaux qualifiés seront proposés le 1er février à la vente à la station du Fau dont Maréchal, Mica et Milan. Leurs propriétaires témoignent de l’intérêt de cet outil.
Il y a à peine dix mois, Frédéric Capsenroux a troqué sa cravate de conseiller commercial de Groupama pour la combinaison d’éleveur salers en reprenant l’exploitation et le cheptel de Jean-Louis Magne, au Bourlès d’Ytrac. Un élevage qui, au fil des ans et sur une lignée Frullani notamment, a acquis ses lettres de noblesse dans le monde acajou et que son repreneur compte maintenir, en toute modestie, dans l’élite de la race. “J’ai repris un bon cheptel que Jean-Louis a fait grimper à ce niveau en investissant dans la station d’évaluation de la race. Mon objectif est de me faire connaître et de conserver ce niveau génétique”, explique Frédéric Capsenroux. Et pour y parvenir, le jeune homme est bien décidé à reprendre une stratégie et une conduite qui ont fait leur preuve, en misant lui aussi sur les apports d’outils tels la station du Fau et Bovins croissance, avec l’œil extérieur aiguisé de leurs techniciens. Ainsi, quelques mois à peine après son installation, Frédéric Capsenroux proposait au technicien du herd-book salers Pierre Laceppe d’intégrer Maréchal, un fils de Golman - un taureau qualifié à Saint-Bonnet-de-Salers(1) - dans la première bande de veaux de la saison 2016-2017. “Sur les six veaux sevrés que j’ai gardés pour la reproduction, j’ai retenu le meilleur animal sachant que je me base beaucoup dans mes choix sur le poids âge type (PAT) à 210 jours, un indicateur révélateur de précocité.” Et pour le coup, Maréchal a fait fort ou plutôt lourd : 370 kilos ! Un poids qui est grimpé à 478 kg à son entrée en station.
Précocité avant tout
Précocité, développement et docilité sont la feuille de route de l’agriculteur ytracois qui recherche des animaux “qui poussent vite”. Une précocité prisée tant sur la voie mâle que chez les femelles, dans cet élevage dont la particularité est de faire vêler un nombre croissant de génisses à deux ans. “C’était déjà en place avec Jean-Louis, je l’ai accentué en mettant à la reproduction 15 génisses cette année avec l’espoir d’en avoir 14 qui vêlent”, expose Frédéric. Un choix économiquement incontestable : “En gros, le vêlage à deux ans me permet de payer l’annuité du bâtiment que je suis en train de construire...” Second axe de sélection : le développement musculaire. “Que ce soit pour l’élevage ou l’exportation, on vend du poids !” Objectif affiché pour les broutards au sevrage : 400 kg. “Last but not least”, comme diraient les Britanniques, le caractère. Ici, une bête caractérielle finit chez les Italiens ou à l’abattoir pour être proposée en vente directe en caissettes. À quelques jours de la première vente de la saison à la station, Frédéric ne se met pas la pression ni ne tire de plan sur la comète, même si en fin de semaine dernière, deux bonnes nouvelles sont arrivées en provenance de la station : non seulement Maréchal est sorti premier de sa bande en pointage avec une note herd-book de 76 points et un Imocr à 116 mais il a de plus été retenu pour l’IA.
Le “haut du panier”
De bon augure pour celui qui, ce 1er février, pourrait bien avoir une double casquette, vendeur avec Maréchal, et acheteur potentiel, lui qui doit d’ici l’automne renouveler deux de ses cinq taureaux de monte. La vente de son “poulain” pourrait ainsi venir financer l’achat d’un futur reproducteur. “Un taureau de station, c’est le haut du panier de la race, on a les index, le poids, et puis je ne veux pas m’embêter à prendre ma voiture pour faire le tour de 20 élevages...”, déclare le trentenaire. En 2016, sur 80 femelles mises à la reproduction, un petit 15 % l’a été par recours à l’IA, un ratio qui pourrait évoluer à la hausse pour inséminer les génisses avec groupage. La monte est pratiquée avec trois principaux taureaux : Golman, aux mensurations impressionnantes, Humbert, un autre taureau né sur l’élevage Magne et mis en pension à la station pour être évalué, et Iris, inscrit au herd-book et né chez Grange à Arpajon. “À terme, je vais sûrement mettre aussi des veaux en pension pour l’évaluation, c’est quelque chose d’intéressant.”
(1) Acheté par Jean-Louis Magne à Vincent Pescher (Puy-de-Dôme). Au fil de sa carrière, Jean-Louis Magne a mis une douzaine de veaux en station, en a acheté deux et placé deux autres en pension.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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