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Manifestations
Rats taupiers et OGM : l’incompréhension des politiques

Vendredi 18 janvier, une centaine d'agriculteurs de tout le département se sont donnés rendez-vous à Clermont-Ferrand pour faire entendre leur voix face aux élus du Conseil général et aux représentants du gouvernement.

Le règne des rats taupiers ou la fin de l'agriculture à base d'herbe

Comme un symbole, des centaines d'images de rats taupiers arboraient les surfaces vitrées et le parterre de l'entrée du Conseil général. « La terre, c'est tout ce qui reste pour nourrir les bêtes après les ravages des campagnols ! Nos vaches ne sont pas des concasseurs!» clamaient les éleveurs en déversant des sacs de terre au pied de la porte d'accès. Une délégation de l'UDSEA et des JA a rencontré les représentants du Conseil général. « Nous sommes très déçus. La profession agricole formule des propositions concrètes pour améliorer les dispositifs de lutte et pour aider les victimes de ce fléau. Le Conseil Général, quant à lui, a confirmé son retrait du fonds AGAVE(1). C'est grave ! Notre demande est pourtant précise : financer l'achat des appâts à hauteur de 90 % via les groupements de lutte, aider à la rénovation des prairies, soutenir les éleveurs pour des assouplissements réglementaires et de nouveaux moyens de luttes efficaces » précise Patrick Trillon, président de l'UDSEA. « Le soutien ne serait pas possible pour des raisons juridiques, peut-on le croire ? » ajoute Bruno Chaput, secrétaire général. Sébastien Vidal, président de JA 63 de conclure : « Que le Conseil général arrête de prélever notre argent s'il ne veut pas nous aider ! ».

(1) Association pour la gestion des aides aux agriculteurs victimes de calamités naturelles, climatiques, économiques.

OGM : à quoi joue le gouvernement ?

L'après midi, les agriculteurs se sont retrouvés devant la permanence de Brice Hortefeux, ministre de la Coopération, de l'Immigration et de l'Identité nationale, afin d'évoquer avec lui la question des OGM et l'attitude du gouvernement sur ce dossier.
Le ministre étant absent, la délégation a été reçue par François Peyrat, assistant du ministre. Durant cette entrevue, les responsables professionnels ont soulevé l'hypocrisie gouvernementale: à croire qu'il existe une cohésion entre le gouvernement et les "écolo-environnementalistes". Ils ont également souligné l'incohérence des positions adoptées récemment : « d'un côté on nous interdit de produire des OGM et de l'autre on en fait rentrer des pleins bateaux pour nourrir le monde».
A l'approche des élections politique de mars, les responsables craignent que les mauvais calculs électoraux l'emportent largement sur le bon sens et la raison. «Nous demandons au ministre d'intervenir au plus haut niveau de l'Etat français pour que des arbitrages lisibles soient rendus sur ce dossier». Un rendez-vous a également été fixé au 8 février prochain, avec le ministre, cette fois-ci.

 

La réponse du Conseil général
A l'issue de la manifestation, trois pistes de travail ont été évoquées par le Conseil général :
- Une intervention conjointe du conseil général et de la profession auprès du législateur pour demander un assouplissement de la réglementation
- Une augmentation de l'aide à la FDGDON du Puy-de-Dôme
- L'accompagnement des éleveurs pour la régénération des prairies.

 

Ils ont dit

- Nicolas Neyrial, jeune agriculteur à Orcival
« Les rats taupiers, ainsi que les taupes, sont pour moi et mes collègues une source de problèmes sérieux. Toute mon exploitation est touchée. En pleine pullulation, je peux perdre jusqu'à la moitié de mon fourrage ! De plus, je suis obligé de renouveler plus souvent mon matériel, de resemer et le peu de fourrage qui me reste est de qualité médiocre. J'observe que les dégâts s'étalent sur toute la commune et que, malgré les efforts de lutte, nous sommes parfois dépassés. C'est pourquoi je sollicite un appui financier du Conseil général. Je suis inquiet pour l'avenir de mes prairies : aura-t-on encore des produits de traitement ? Comment peut-on améliorer la lutte contre les rats ? ».

- Laurent Huguet, éleveur à Tauves
« Je suis venu manifester devant le Conseil général car j'estime que nous n'arrivons plus à contenir le problème récurrent des rats taupiers faute de moyens. Le Conseil général devrait être partie prenante sur des actions de lutte par rapport à un nuisible de cet envergure. Aujourd'hui, la totalité de la commune de Tauves est touchée par les dégâts. Nos terrains accidentés rendent difficile voire impossible le traitement, ce qui induit des foyers de pullulation naturels de rats taupiers. C'est une véritable calamité ! Comment peut-on manquer de soutien financier face à ce problème et promouvoir un système agricole basé sur la production d'herbe ? N'oublions pas que nos prairies naturelles sont le support de quatre AOC rien qu'à Tauves ! Sera-t-on obligé de mettre fin aux prairies permanentes ?»

- Sylvain Deloche, agriculteur à Lussat
« Ma motivation aujourd'hui, c'est l'illogisme du gouvernement. Il fait jouer la clause de sauvegarde alors qu'il n'y a aucun élément scientifique. Si on interdit les OGM en France, alors il faut en interdire l'importation en Europe: si c'est dangereux pour nous, ça l'est pour tout le monde. De plus, lors du Grenelle de l'environnement il a été conclu qu'il fallait diminuer les pesticides, les OGM sont des palliatifs à leur utilisation. Ce que j'attends de cette rencontre, c'est la non activation de la clause mais c'est également que les agriculteurs puissent travailler de façon sereine dans leurs champs et la fin de la justice à deux vitesses et la condamnation des faucheurs qui, rappelons le, n'ont aucun scrupule à violer la propriété privée. »

 

 

Le maïs OGM gagnant sur tous les tableaux


Patrick Trillon, président de l'UDSEA

Pourquoi les céréaliers souhaitent-ils cultiver du maïs OGM ? Le premier intérêt est directement lié à l'innovation génétique. Le maïs se protège lui-même contre les insectes foreurs de type pyrale ou sésamie, ce qui évite des traitements insecticides en plein champ. A ce bénéfice direct, s'ajoutent de nombreux avantages indirects liés à la bonne santé genérale de la plante. Sa meilleure résistance aux maladies se traduit par une présence réduite de mycotoxines et donc une meilleure qualité commerciale du grain. En prime, le maïs ne verse pas. Il peut donc être récolté plus tard. Le grain séchant plus longtemps sur pied, il y a une économie substantielle en énergie fossile ou électrique. En résumé : moins de phyto, moins de pollution, moins de toxines... C'est bien évidemment cette stratégie gagnante, à la fois du point de vue économique et environnemental, qui explique le formidable succès planétaire de cette technologie.

 

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