Aller au contenu principal

Origines
Quid du statut du fermage et de son évolution ?

Le statut du fermage trouve ses racines dans des textes existants déjà entre les deux guerres mondiales. Retour sur sa création et son évolution au fil des décennies.

Chèque
Depuis plus de 75 ans, le statut du fermage est le cadre juridique de référence en matière d’accès au foncier agricole et de relations entre propriétaires agricoles et agriculteurs locataire des terres qu’ils cultivent.
© Charles Baudart

La sécurisation des droits d’usage du sol des producteurs agricoles ne passe pas nécessairement par la propriété du terrain. La mise en place par l’ordonnance du 17 octobre 1945 et la loi du 13 avril 1946 du statut du fermage et du métayage a été un tournant considérable pour les fermiers français car leur statut s’est vu sécurisé grâce à la législation. Au-delà d’une répartition plus juste des fruits du travail paysan, le nouveau statut du fermage est un cadre favorable à la modernisation du travail des agriculteurs. En réduisant la précarité de leurs conditions, il leur permet de faire des projets d’avenir, d’investir, de se former aux techniques nouvelles, de participer au développement du mouvement coopératif et mutualiste.

Un statut du fermage, mais pourquoi ?

Avant 1946, la situation des locataires de terrain agricole n’était pas définie de manière particulière. Les relations entre propriétaires et locataires étaient régies par le Code civil. La loi applicable au rapport des propriétaires ruraux avec leurs locataires est celle de la liberté contractuelle. Le fermage et le métayage sont certes réglementés dans le Code civil, mais il s'agit d'une réglementation succincte et supplétive. Les parties peuvent parfaitement y déroger et se trouvent libres d'organiser comme elles l'entendent leurs relations juridiques. Il n’existait donc pas de cadre juridique de référence. De ce fait, les contrats de location de terre n’étaient pas les mêmes suivant les régions et les situations. Le bail, souvent verbal, était conclu pour un an et il n’était pas rare de voir le fermier déménager de ferme en ferme chaque année. Il pouvait être congédié à tout moment sans pouvoir profiter des fruits de son travail. Dans cette France rurale, dominée par la propriété foncière, on n’envisageait pas de revenir sur les droits des propriétaires. Face à cette instabilité permanente, la nécessité d’une intervention de l’État s’impose à partir des années 1930.

1946 : création du statut du fermage et métayage

Depuis la fin de la IIIe République, il est apparu nécessaire pour le législateur de protéger l’exploitant agricole en lui assurant une certaine sécurité quant aux terres qu’il exploite. L’ordonnance relative au statut du fermage est prise le 17 octobre 1945 et sera complétée par la loi du 13 avril 1946, qui institue le statut du fermage et métayage. Celui-ci va fixer les droits et obligations des parties, dans l’intérêt bien compris de chacun. Ainsi, le bail va avoir une durée minimale, le fermier obtient un droit au renouvellement, le bailleur voit son droit de reprise encadré. Le prix du bail est fixé de manière précise. Il y a suppression des redevances en espèces et en nature.
Dans le même temps vont être mis en place les tribunaux paritaires des baux ruraux ainsi que les commissions consultatives paritaires des baux ruraux. Le fermier bénéficie d’un droit de préemption en cas de vente des terres louées.  
Le statut du fermage est, depuis maintenant plus de soixante-quinze ans, le cadre juridique de référence en matière d’accès au foncier agricole et de relations entre propriétaires agricoles et agriculteurs locataire des terres qu’ils cultivent. Ce statut a très largement contribué à sécuriser les conditions d’exercice du métier d’exploitant et à moderniser l’agriculture toute entière.

Les plus lus

Pourquoi “Les Égarés” pourraient bien mener Léo Pons au sommet ?

Un court métrage professionnel est en préparation dans le Cantal. Le réalisateur Léo Pons ne s’entoure, désormais, que de…

Les candidats aux élections Chambre d'agriculture partent à la rencontre des agriculteurs dans les cantons.
Les candidats FDSEA et JA à la rencontre des agriculteurs

Depuis le 18 décembre et jusqu’à fin janvier, les candidats de la liste « JA FDSEA : Vous accompagner pour une agriculture…

Comment la salers part à la conquête de l’Est ?

Intergènes, la branche commerciale du Groupe salers évolution (GSE) intensifie ses échanges avec les pays de l’Est. La…

Prunet - Élisabeth Astier, une enfant de la commune aux destinées de L’Escarpidou

Depuis la rentrée, les enfants de l’école profitent de la cuisine d’Élisabeth Astier qui a repris le bar-restaurant communal.…

Michel Joux agriculteur dans l'Ain préside la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes.
Après la polémique déclenchée par un agent de l'Office Français de la Biodiversité

Agriculteur dans l'Ain, et président de la Frsea Auvergne-Rhône-Alpes, Michel Joux fustige les propos tenus, mercredi 15…

Le maire de Mauriac, Edwige Zanchi, s'adresse depuis un pupitre aux personnalités locales.
Bilan et projets d’Edwige Zanchi : des pendules remises à l’heure !

À l’occasion d’une cérémonie de vœux, le maire de Mauriac, a présenté un bilan 2024 riche en réalisations et des projets…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière