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Economie
Quels résultats économiques pour 2022, filière par filière ?

CerFrance Puy-de-Dôme Avenir a présenté la semaine dernière ses références économiques pour la ferme puydômoise, établies sur 1 800 comptabilités.

tracteur miniature avec des pièces de monnaies en euro
Les filières de grandes cultures enregistrent un EBE record en 2022 ; les filières bovines se maintiennent.
© ©MélodieComte

CerFrance Puy-de-Dôme Avenir a présenté les chiffres comptables de la ferme puydômoise. C'est à partir de 1 800 comptabilités que les experts du centre de gestion ont détaillé, filière par filière, les résultats des exploitations après avoir traversé le "millésime" 2022 (de septembre 2022 à mars 2023 soit une année comptable). Entre hausses des charges (+14% pour l'alimentation animale, +45% pour le carburant, +48% pour les engrais) et instabilité des prix de ventes, les moyennes offrent à voir des structures résilientes mais cachent toutefois « d'importantes hétérogénéités » précise Annabelle Barthélémy-Dubost du service études et références.

Filière bovin lait : l'EBE augmente petit à petit

Entre 2021 et 2022, CerFrance Puy-de-Dôme Avenir a observé une augmentation du prix du lait de 65€/1 000 litres en moyenne. De ce fait, les 59 exploitations laitières suivies pour l'établissement de ces références, voient leur EBE atteindre 220€/1 000 L. Ceci permettant aux exploitants de dégager une rémunération permise équivalente à 1,7 SMIC. « L'EBE est en constante augmentation depuis 2019 » souligne Annabelle Barthélémy-Dubost. Les chiffres prévisionnels de 2023 (millésime 2023-2024) font état d'un EBE similaire. Ces résultats se traduisent également par une hausse des niveaux de trésorerie. « Désormais, les exploitations laitières disposent de 1,9 mois de charges d'avance. »

Filière Saint Nectaire : stabilité

Côté Saint Nectaire, la différenciation du prix du lait AOP et des circuits de commercialisation, permettent d'engendrer dans les 25 exploitations suivies, un EBE de 270€/1 000 l permettant de dégager une rémunération permise équivalente à 2 SMIC. Côté trésorerie, celle-ci couvre jusqu'à sept mois de charges.

Filière bovin viande : du mieux mais jusqu'à quand ?

Les élevages bovins viande restent les parents pauvres du Puy-de-Dôme. Les 180 exploitations suivies par CerFrance Puy-de-Dôme Avenir génèrent en moyenne un EBE de 540€/UGB et une rémunération permise équivalente à 1,4 SMIC/UTH. Malheureusement, pour l'année 2023, les résultats semblent se ternir. D'après les premiers éléments de CerFrance, l'EBE descendrait à 510€/UGB et la rémunération permise à 1,1 SMIC. En cause ? « Le tassement de la consommation de viande du fait de l'inflation ; l'augmentation des charges et des cotisations sociales MSA » explique Annabelle Barthélémy-Dubost. L'experte souligne cependant que ces prédictions 2023 ne tiennent pas compte des derniers ajustements gouvernementaux et de la PAC.

Grandes cultures : une hétérogénéité très marquée

Enfin du côté des grandes cultures, l'année 2022 aura été plus que favorable. Dans les 36 exploitations céréalières suivies (sans maïs semence NDLR), l'EBE atteint en moyenne 109 633€ soit 1 075€/ha. La rémunération permise s'en ressent puisqu'elle est équivalente à 5 SMIC

Dans les 56 exploitations comprenant des cultures semencières, l'EBE fait encore mieux avec 141 192€ et une rémunération permise équivalente à 6,3 SMIC. « Des résultats qui reposent à la fois sur l'année climatique, favorable aux cultures, et au contexte économique qui certes avait vu les charges augmenter mais les prix de vente aussi (314€/t pour le blé ; 299€/t pour le maïs) » précise Yannick Bertier, conseiller grandes cultures au Cer. Ces excellents résultats ne doivent pas faire oublier cependant l'impact des fluctuations des marchés auquel sont soumises ces exploitations. Ainsi, en 2023, CerFrance Puy-de-Dôme Avenir estime que ces mêmes fermes puydômoises verront leur EBE chuter à 43 853€ et la rémunération permise à 1,5 SMIC. « Nous ne pouvons pas nous prononcer pour le maïs semence en raison de la trop grande hétérogénéité des résultats. »

Et les autres...?

Les filières ovines et caprines, qu'elles soient allaitantes ou laitières, non pas été présentées en raison du manque de comptabilités à disposition de CerFrance Puy-de-Dôme Avenir pour établir des résultats départementaux.

 

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