Commercialisation
Quel avenir pour les circuits courts ?
Près de 250 personnes ont participé au séminaire sur les circuits courts organisé par la DRAAF et le Conseil régional le 22 juin aux Vaseix. Le thème : les circuits courts et de proximité, des leviers pour dynamiser l’agriculture et les territoires en Limousin.
Les circuits courts* rencontrent de plus en plus d’adeptes, tant au niveau des consommateurs que des producteurs. Actuellement, 10 % des exploitations limousines vendent tout ou partie de leur production en circuit court contre 15 % en France. En 2011, pour mieux connaître les pratiques et les perspectives, la DRAAF et le Conseil régional ont commandité une étude. Cinq cent cinquante exploitants et cent dix porteurs de projet en circuit court ont été interrogés. Le 22 juin, les résultats ont été dévoilés lors d’un séminaire. Au-delà des chiffres, l’étude s’intéressait aux motivations des exploitants et à leur perception de leur activité.
L’agriculteur en circuit court
Un agriculteur limousin en circuit court sur cinq n’est pas issu du milieu agricole et près d’un sur deux est une femme. Il a choisi ce mode de vente depuis moins de 10 ans (50 % depuis 2002, 25 % depuis 2008). Dans six cas sur dix, la mise en place du circuit court s’est fait dès l’installation. Plus du tiers des exploitants produisent de la viande. Seulement 22 % d’entre eux vendent toute leur production en circuit court et 65 % réalisent moins de la moitié de leur chiffre d’affaires via ce mode de commercialisation. Après les éleveurs, les producteurs de fruits ou de légumes sont les plus nombreux dans les circuits courts (30 %). Près d’un producteur sur quatre y vend la totalité de sa production. Ils sont suivis par les producteurs d’œufs et volailles et les producteurs multi filières (11 % chacun). Arrivent ensuite le miel et les produits laitiers (9 et 7 %). La vente à la ferme est plébiscitée par 70 % des producteurs. 30 % d’entre eux y écoulent toute leur production. En seconde position, on retrouve les marchés (38 %) notamment pour les légumes et la vente en commerce de détail principalement pour la viande. La vente en GMS et en restauration collective ne sont que très peu envisagées.
Les motivations des producteurs qui se sont tournés vers les circuits courts sont d’abord personnelles (46 %) puis économiques (43 %). La recherche d’une meilleure valorisation des produits (69 %) et la reconnaissance du travail réalisé (59 %) sont les principales raisons citées. Un espoir déçu pour certains d’entre eux puisque 40 % des producteurs sont insatisfaits des revenus générés. Pour réussir en circuit court, le bon relationnel avec la clientèle est perçu comme essentiel suivi par le courage et la ténacité (46 %). À l’opposé, parmi les freins à l’activité, 75 % des personnes interrogées citent le manque de connaissances. Citée aussi, la non maîtrise de la rentabilité : seuls 35 % des producteurs fixent leur prix de vente en fonction du prix de revient.
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 6 juillet 2012.