SYNDICAT
Que se sont dits la FNSEA 63, JA 63 et les nouveaux députés ?
La FNSEA 63 et JA 63 ont invité les députés du Puy-de-Dôme à débattre autour des sujets agricoles. Pour le syndicat majoritaire ce fut l'occasion de rappeler les attentes et les demandes de la profession.
La FNSEA 63 et JA 63 ont invité les députés du Puy-de-Dôme à débattre autour des sujets agricoles. Pour le syndicat majoritaire ce fut l'occasion de rappeler les attentes et les demandes de la profession.
Au lendemain des élections législatives, la FNSEA 63 et JA 63 ont invité les députés du Puy-de-Dôme à une rencontre pour échanger autour des sujets agricoles. Pour le syndicat majoritaire, cette démarche avait pour but de rappeler aux députés les travaux en cours sur les sujets agricoles et surtout de réaffirmer ses lignes notamment au travers des 27 propositions portées par la FNSEA depuis les manifestations de janvier. André Chassaigne (PCF) et Christine Pires-Bonne (PS) ont répondu présent à cette invitation et étaient représentés par leurs suppléants. Delphine Lingemann (Mouvement démocrate), députée de la 4ème circonscription et Nicolas Bonnet (Les Écologistes) député de la 3ème circonscription se sont excusés et ont proposé une date de rencontre à l'automne. Enfin, Marianne Maximi (LFI) députée de 1er circonscription a décliné l'invitation « sans ménagement (...) elle sait pourtant attiser les flammes sur certains sujets sans même avoir rencontré la profession une seule fois » peut-on entendre de la bouche des élus agricoles.
Une assemblée nationale en défaveur de l'agriculture ?
Le contexte politique actuel inquiète les élus agricoles. À l'heure où ces lignes sont écrites, le nom du prochain premier ministre n'a pas encore été annoncé, pas plus que les membres de son Gouvernement. Marc Fesneau, actuel ministre de l'Agriculture va-t-il devoir céder sa place alors que les sujets agricoles n'ont jamais été aussi prégnants ? Qu'adviendra-t-il de la LOA ? Face à Julien Brugerolles (suppléant de André Chassaigne) et Michaël Baré (suppléant de Christine Pirès Beaune), Sylvain Deloche, secrétaire général de la FNSEA du Puy-de-Dôme réaffirme la position du syndicat puydomois.
« Nous ne sommes pas dans l'opposition mais les travaux en cours doivent se poursuivre dans la ligne où ils étaient conduits jusqu'ici. »
L'ensemble des élus présents ce jour-là s'accordent à redire aux députés l'urgence de replacer la production de l'alimentation au centre de l'attention, sans négliger pour autant la dignité et la rémunération des agriculteurs. Ces objectifs ne pourront être atteints selon eux qu'à travers des positions politiques fermes sur la loi Egalim, l'accès à l'eau pour l'ensemble des exploitations, la simplification administrative, la réduction du coût de la main-d’œuvre, la prédation et surtout une LOA porteuse d'avenir.
« Or aujourd'hui, nous n'avons pas vu beaucoup d'élus politiques du Puy-de-Dôme se positionner clairement sur le sujet de l'eau notamment » assène Sabine Tholoniat, présidente de la FNSEA 63.
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Julien Brugerolles est le premier à prendre la parole d'abord pour rappeler qu'ils ont « subi cette campagne législative éclair » durant laquelle explique-t-il « nous n'avons pas pu parler d'agriculture (...) des sujets politiciens ont plombé les sujets de fond ». Le suppléant d'André Chassaigne s'accorde à dire qu'il faudra remettre l'agriculture au centre des débats à commencer par la LOA sur laquelle il considère « qu'il y avait de gros manquements sur le prix et le revenu des agriculteurs (...) les dispositifs actuels d'encadrement des marges ne vont pas assez loin ». Malgré la situation incertaine au sein de l'Assemblée, Julien Brugerolles réaffirme à son tour que « nous continuerons à nous battre pour la réciprocité des normes (...) et sur les retraites agricoles ».
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Une position que rejoint Michaël Baré. « La LOA nous paraissait également bancale. Elle contenait de nombreux amendements contradictoires et ne prenait pas assez en compte les spécificités des territoires. » Le suppléant de la députée Christine Pires-Beaune pose également la question de la révision de la loi foncière pour favoriser et accompagner davantage l'installation et la transmission des exploitations. Quant à la simplification administrative et environnementale, il qualifie la démarche de « cynique » car « elle entretient l'opposition entre l'environnement et l'agriculture ».
À ces réponses ménageant encore une fois «la chèvre et le chou», les élus agricoles sont inquiets. Pour Sabine Tholoniat, « il y a urgence à ce que les politiques affichent publiquement des positions fortes, en faveur de l'agriculture, pour redonner confiance aux agriculteurs. » Henry Ferret, président de JA 63 met en garde les députés sur la lenteur des travaux.
« Les sujets importants doivent être traités aujourd'hui et pas dans 10 ans ou quand nous ressortirons les fourches et les tracteurs dans les rues. »
Malgré cette rencontre, les élus FNSEA 63 et JA 63 ne cachent pas leurs craintes de voir l'agriculture devenir une monnaie d'échange dans une Assemblée Nationale aussi politiquement découpée.
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