Que deviennent les burons du Cantal ?
Une tradition pastorale qui a perduré au fil des générations a contribué à façonner l’identité culturelle de nos montagnes : les burons, où les bergers fabriquaient les fourmes de cantal durant l’été.
Une tradition pastorale qui a perduré au fil des générations a contribué à façonner l’identité culturelle de nos montagnes : les burons, où les bergers fabriquaient les fourmes de cantal durant l’été.
Inédite gratuite et captivante. Dans un premier temps, la nouvelle exposition de l’Association de sauvegarde des burons du Cantal est visible jusqu’au 10 mai, dans une salle dédiée à la médiathèque intercommunale d’Aurillac.
Vus souvent aujourd’hui comme un habitat de loisirs atypique, les burons du Cantal représentent bien plus que de simples bâtiments en pierres dans les montagnes. Ils sont le témoignage vivant d’une tradition pastorale ancestrale, d’une ingéniosité architecturale adaptée à la vie en altitude, d’un héritage culturel précieux à préserver pour les générations futures. Voilà les thématiques reprises au fil des 17 panneaux de cette exposition baptisée “Pastoralisme, paysages et burons du Cantal”.
“Restituer une pratique sociale et économique, mais aussi évoquer une renaissance patrimoniale et touristique valorisante pour le département”
Michel Frégeac, président de l'Association de sauvegarde des burons du Cnatal.
Des pierres
Les burons ont une longue histoire qui remonte à plusieurs siècles, utilisés comme abris temporaires par les bergers qui montaient leurs troupeaux de vaches en estive pendant les mois d’été. Depuis de modestes trous couverts de branchages, où on fabriquait et conservait le fromage (les hommes étant logés dans des cabannes de bois), jusqu’aux constructions les plus élaborées du XXe siècle, comptant jusqu’à deux étages, dont le bélédat (ou vélédat), la petite étable pour abriter les veaux.
C’est ainsi que ces constructions couvertes de lauzes ont connu des caves d’affinage en voûtes en encorbellement, avant celles dites romanes. Leur conception étant parfaitement adaptée aux conditions climatiques rigoureuses de la montagne, offrant une isolation efficace contre le froid et les intempéries. Du côté du lieu de vie, l’agencement intérieur était spartiate, avec une grande cheminée pour la cuisson et le chauffage.
Des hommes
L’exposition valorise d’ailleurs le volet humain, rendant hommage au savoir-faire et au courage des bergers-fromagers. istoriquement, on leur doit d’avoir fait de nos montagnes le centre de l’activité pastorale, un rôle crucial dans l’économie locale. De quoi fournir des emplois saisonniers et contribuant à la subsistance des communautés rurales. De quoi aussi assoir la notoriété des fromages devenus AOP cantal et salers. Et bien que l’activité pastorale laitière ait plutôt fait place à des troupeaux allaitants au cours des dernières décennies, les burons continuent de revêtir une importance symbolique et culturelle.
Oui, ils sont passés d’un millier à quelques centaines encore debout et quasiment plus d’activité fromagère. Mais restaurés et parfois convertis en gîtes, voire ferme-auberge, ils connaissent une nouvelle vie. Tendons l’oreille : leurs murs gardent la mémoire.