Le ton est donné
Que de chemin parcouru pour le festival porté par l’Adapéi du Cantal
La sixième édition aura lieu les 17 et 18 mai au jardin des Carmes d’Aurillac. À ses débuts, le festival durait une seule journée, à la halle de Lescudilliers, et rassemblait un demi-millier de spectateurs.
La sixième édition aura lieu les 17 et 18 mai au jardin des Carmes d’Aurillac. À ses débuts, le festival durait une seule journée, à la halle de Lescudilliers, et rassemblait un demi-millier de spectateurs.

L’esprit est resté le même : “Permettre à chaque personne de participer à un temps qui permet d’ouvrir la culture pour tous.” Cyril Chouvelon, directeur de l’Adapéi, a pris le temps de se retourner sur l’histoire du festival Le ton est donné, lancé quasiment en catimini en 2017, dans une halle de Lescudilliers aurillacoise qui avait attiré 500 spectateurs. Un coup d’essai qui se reproduit l’année d’après mais déjà, ils sont 1 500 visiteurs à venir en profiter. Le double en 2019. La crise sanitaire met un coup de frein à cet événement unique en son genre mais qui repart de plus belle en 2022, avec une nouveauté : deux jours de festivités et 4 000 curieux. Idem l’an dernier, avec cette fameuse barre des 4 000 franchie au jardin des Carmes, qui proposait pour la première fois une scène professionnelle. Au vu de son succès, cette initiative sera reconduite ce week-end. “C’est certes un investissement supplémentaire mais nous avons souhaité la pérenniser pour avoir des têtes d’affiche et donner encore plus d’ampleur au festival”, confirme Sébastien Loudières, de l’Adapéi, qui reste maître d’œuvre de l’événement impliquant une quinzaine de structures médico-sociales, avec le soutien de nombreux partenaires financiers, logistiques et de l’association Love Mi Tendeur pour la scène tremplin. Un soutien indispensable pour un festival qui reste totalement gratuit pour le grand public : “On reste sur cette philosophie de prôner une culture pour tous donc on permet à chacun de pouvoir participer”, assume Cyril Chouvelon.
Le programme
Durant ces deux jours, de multiples pratiques artistiques vont se croiser avec une ouverture large, à l’image d’un partenariat avec l’Éducation nationale, dont bénéficieront 300 élèves de CM1, CM2, 6e. La Compagnie création éphémère de Millau jouera deux fois vendredi après-midi “Il était une fois”, l’histoire d’une famille dans la misère qui décide d’abandonner ses enfants. Pour Cédric Chouvelon, plus tôt on sensibilise au handicap, mieux c’est : “C’est enfant que l’on commence à travailler sur l’acceptation des différences. Malgré notre couleur de peau, notre âge, on est tous sur le même bateau.”
Justement, pour “amener un peu de jeunesse au festival”, la Batukid’s du centre socioculturel À la croisée des autres, à Ytrac, animera l’apéro. À 17 h 30, le collectif Les Inspirés proposera en musique la présentation de son livre “La folle épopée des mots”, qui revient sur l’aventure d’un atelier d’écriture avec le GEM
d’Aurillac et la résidence accueil du Clos de Noailles, mené par Éric Da Fonseca. Neuf personnes souffrant de troubles psychiques ont ainsi pu s’exprimer librement dans ce livre récemment édité.
La soirée s’animera avec trois concerts au jardin des Carmes. Le premier, à 20 heures, avec Katabanga, qui vient de Belgique ; Whacko enchaînera à 21 h 30 avec son rock psychédélique et/ou progressiste ; alors que Sidi Wacho clôturera cette première journée à 22 h 30 avec une escale cantalienne dans sa tournée internationale.
Le lendemain, la Compagnie création éphémère de Millau rejouera son spectacle muet à 14 heures au centre des congrès. “Noir Dragon” du Creahm de Liège prendra la suite à 16 h 30. À 18 heures,
la chorégraphe algérienne Faïza Maameri propose son spectacle de danse “La Genèse”, “une réflexion du XXIe siècle qui aborde l’actualité, revenir à l’histoire profonde de l’homme, ses origines, son rapport à la terre, décrire son mode de vie actuel, sa culture au présent, anticiper son futur”. La présence de la directrice d’une école de danse en Algérie annonce un projet au long cours qui sera mené l’an prochain avec l’Adapéi 15. Divers ateliers seront créés (théâtre, contes,...) et joués dans le Cantal mais pourquoi pas aussi, de l’autre côté de la Méditerranée. “Aller sur cette proposition-là, c’est montrer ce que l’on est capable de faire pour changer le regard”, explique Cyril Chouvelon.
Côté musique, Percujam, groupe composé de jeunes adultes autistes et de leurs éducateurs, lancera la soirée à 20 heures. Les amateurs des Rencontres du Papotin sur France TV les retrouveront avec plaisir, les autres le découvriront. Les locaux Bertrand et Pierre-Édouard, d’Electric Flash, suivront à 21 h 30. Enfin, le public suivra l’invitation de Debout sur le zinc pour marquer le coup de cette sixième édition.
Vendredi et samedi, de 14 à 18 heures, des expositions réalisées par les associations partenaires seront visibles au centre des congrès. Et le samedi après-midi, des ateliers graff, maquillage,... seront ouverts gratuitement à tous.