P’tit Louis, grand champion du CGA !
Plus de 500 bovins de la race charolaise étaient réunis la semaine dernière sous les halls du Parc des Expositions de Moulins Communauté, à Avermes, dans l’Allier. Valeurs sûres, avenir de la race, ils se sont affrontés sur les rings pour tenter d’obtenir les meilleurs prix.

La grande finale nationale des concours de la race charolaise clôture la saison des 28 concours reconnus de l’année 2019. Elle s’est déroulée à Moulins jeudi dernier. En remportant le Super Prix d’Honneur Veaux Mâles et le Super Prix d’Honneur Mâles Adultes, les élevages de la Saône-et-Loire se placent sur le haut du podium.
Maurice Moulin, président de la Société d’Agriculture de l’Allier, répond à nos questions.
Quel bilan tirez-vous ce cette nouvelle édition du CGA, ici à Moulins ?
Vous venez de parcourir les allées de ce 124e Concours de Moulins et vous avez pu admirer l’élite de la race charolaise remarquablement préparée, soignée, pomponnée, véritable apologie du bien-être animal, si cher à nos concitoyens. Nous avons cette année 550 animaux de toute la France, 80 finalistes pour l’attribution des super prix d’honneur, un record.
Deux jours qui mettent à l’honneur l’élite de la race charolaise malgré un contexte toujours plus difficile pour l’agriculture française ?
Oui, il ne faudrait pas que le travail remarquable de ces éleveurs passionnés vous cache une réalité toute autre sur le terrain. En effet, les années de sécheresse à répétition dues peut être au réchauffement climatique ou plus simplement, comme dans la bible aux sept années de vaches maigres. Les vaches sont maigres, pas seulement physiquement, mais aussi financièrement. Depuis la période 2013-2014, le kilo de carcasse a perdu 1 euro, soit 20 % de sa valeur. Mais où est passé cet euro, puisqu’il n’a pas profité au consommateur ? Dans les charges connexes, les différents intermédiaires ou la poche des distributeurs. Si on ajoute à cela l’augmentation inexorable des charges, les trésoreries sont très basses. Beaucoup s’interrogent sur la conduite à tenir pour l’avenir.
Quelles seront, selon vous, les conséquences pour la profession ?
Je vous citerai un seul exemple des conséquences de cette situation. Aux marchés au cadran de Châteaumeillant et de Moulins-Engilbert, 80 % des ventes de cet automne étaient le fait d’éleveurs cessant leur activité, de gré ou de force. Si rien ne change, il est à craindre que le phénomène s’amplifie dans les années à venir. Que vont devenir ces terres vouées exclusivement à l’élevage ? Parcs de chasse, friches, excellentes matières premières pour les feux de broussailles des étés de sécheresse. Pour couronner le tout, la profession subit les attaques quasi journalières de la mouvance écolo bobo végan qui a réussi à imposer une journée sans viande dans toutes les cantines de France.
Palmarès
Super prix d’honneur veaux mâles : P’tit Louis, élevage Gagnepain Champenois (Rigny-sur-Arroux, 71)
Super prix de la fédération veaux mâles : Porto, Gaec Langillier Jean-Marc et fils (Saint-Berain-sous-Sanvignes, 71)
Super prix d’honneur mâles adultes : Neptune, SCEA Raymond Jean-Christian (Decize, 58)
Super prix de la fédération mâles adultes : Maori, Scea Bonnichon (Le Chatelet, 18)
Super prix d’honneur veaux femelles : Poupée, Gaec Roube-Fayet (Magny-Cours, 58)
Super prix A.J.E.C. nationale : Pompomgirl, Gaec Lacour père et fils (Saint-Vincent-des-Près, 71)
Super prix d’honneur femelles adultes : Juline, Deroche Stéphane (Chalmoux, 71)
Super prix de la fédération femelles adultes : Joconde, Gaec Clame-Andriot (Sauvagny, 03)
Super prix d’honneur veaux mâles d’automne : Octroi, Greau Pierrick (La-Roche-sur-Yon, 85)
Super prix d’honneur veaux femelles d’automne : Première (Gaec Micaud, 03)