Production ovine : le péril océanien
Dans le cadre d’un cycle de conférence, l’Institut de l’élevage et ses partenaires se sont interrogés dernièrement sur l’impact sur la production ovine française de possibles accords de libre-échange entre l’Union européenne, la Nouvelle-Zélande et l’Australie.
Poids lourds de la production ovine, la Nouvelle-Zélande et l’Australie assurent 70 % de la viande ovine consommée sur la planète. « Basé exclusivement sur le pâturage avec des charges de main-d’œuvre relativement réduites, l’Australie et la Nouvelle-Zélande affichent une compétitivité inégalée », selon Marie Carlier de l’Institut de l’élevage. Pour autant, sa structure de production très liée à la pousse de l’herbe la rend plus vulnérable aux sécheresses qui ont tendance à s’accentuer ces dernières années. Très orientée sur l’export, la filière océanienne dispose de marges de manœuvre réduite sur son territoire. Actuellement, avec 22 % de ces volumes exportées, l’Union européenne est l’une des destinations majeures des agneaux produits par ces deux pays. L’accès au marché européen reste pour le moment limité par des contingents à droits nuls. En cas d’accords de libre-échange entre l’Europe, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, le risque est réel d’accentuer l’envoi massif de viande ovine océanienne sur le marché européen, « un volume qui sera d’autant plus important en cas de rétractation du marché chinois ou de sécheresse », précise Patrick Soury, secrétaire général de la Fédération nationale ovine (FNO).
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1504, du 4 avril 2019, en page 9.