Prix du lait AOP : Sodiaal sous la pression des producteurs
Les producteurs de lait FDSEA et JA ont interpellé Sodiaal, leader de la filière fromages AOP d’Auvergne, jeudi à Saint-Flour.

Un lait AOP à 380 euros en 2015, et une déconnexion du prix du lait AOP de celui du lait conventionnel : telles étaient les deux revendications des représentants de la FDSEA et JA venus jeudi devant l’usine LFO de Saint-Flour (groupe Sodiaal). Par la voix de son directeur régional, Yves Soulhol, Sodiaal a accepté ce principe de déconnexion que réclamaient Nicolas Cussac, président de la section laitière de la FDSEA, accompagné de Ludovic Francon, responsable groupe lait JA. Par contre, rien n’est encore joué sur un prix minimum du lait AOP de 380 euros les 1 000 litres en 2015. “Sodiaal s’est engagé pour ce prix en 2014, mais nous n’avons eu aucune annonce pour ce qui est de 2015. Or, nous savons que le prix de la poudre de lait et du beurre à l’international subissent des tensions et donc, qu’il y a en conséquence une probabilité de baisse du prix du lait en 2015”, indiquaient les deux syndicalistes.
Un prix fonction des indicateurs
“Nous avons mis en place un cahier des charges avec des contraintes, faisaient-ils valoir. Cela a un coût que l’on veut retrouver… Ou alors, en 2015, date de l’ouverture des quotas, nous pourrions faire le choix de produire un maximum de volume et de quitter tout bonnement l’AOP.” Pour les producteurs, “prendre le pari de l’AOP, c’est jouer la pérennité de la filière et conserver ces produits”. Reçus par les responsables de Sodiaal, Rémi Broncy, administrateur à Sodiaal union et Denis Flagel, directeur de l’usine LFO de Saint- Flour, filiale de Sodiaal, les représentants FDSEA et JA ont également pu s’entretenir au téléphone avec Yves Soulhol, “qui partage l’intérêt de votre démarche”, soulignait ensuite Rémi Broncy, sachant que, pour 2015, la politique de Sodiaal sera de “construire ce prix à partir d’indicateurs : prix du fromage, valeur de la matière grasse et du lactosérum. Ces trois composantes établiraient le prix du lait et, selon moi, nous pourrions être proches du prix que vous demandez”. “On n’a pas un engagement écrit, mais un fort engagement de travailler sur les indicateurs et l’assurance d’être déconnectés du prix national du lait conventionnel”, confirmait Nicolas Cussac. Le 20 octobre, ajoutait-il, lors du Criel AOP, “nous parlerons des indicateurs qui donnent la tendance du prix du lait et que suivent les entreprises”. Sur l’évolution de la négociation, le responsable FDSEA avouait : “Nous sommes dans un esprit conquérant,de par des négociations qui sont menées à temps, et d’autres entreprises seront consultées sur cette même démarche. Nous avons en outre invité la GMS en Auvergne, car ce qui fait le prix du lait, c’est surtout celui du fromage…”
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