Massif central
« Préparer l’avenir »
Après le congrès de la FNSEA, à Auxerre, du 30 mars au 1er avril.
Le congrès 2010 s'est inscrit, pour la FNSEA, dans un contexte de crise. Une crise générale, sur tous les marchés agricoles, avec une chute importante des revenus des agriculteurs dans toutes les régions. « Le syndicat en a été fragilisé, constate Jacques Chazalet, président de la FRSEA Massif central. En temps de crise, les agriculteurs ont parfois tendance à s'éloigner de leur organisation, à lui faire porter la responsabilité de ce qu'ils subissent. » Les deux congrès précédents avaient déjà été difficiles en raison de la réforme de la PAC (Politique agricole commune) qui avait provoqué, sur les aides, des tensions entre les régions, entre les productions…
Limiter les dégâts
Pour la FNSEA, il s'agissait de répondre aux inquiétudes de sa base, déstabilisée par cette dérégulation. Jacques Chazalet : « Notre difficulté est d'être en caPACité de se projeter dans l'avenir tout en ayant un devoir de réalisme auprès de nos adhérents. Sur le terrain, la plupart d'entre eux finissent par se rendre compte que les solutions faciles ne sont pas réalisables et que, en temps de crise, la FNSEA réussit à limiter les dégâts. Organiser le débat, mieux faire fonctionner le réseau, être davantage à l'écoute mais aussi mieux faire partager les enjeux, les orientations, les nombreux acquis obtenus, c'était le thème du rapport moral présenté par les secrétaires généraux et particulièrement par Dominique Barrau. Le fonctionnement du réseau doit être au centre des préoccupations de chacun et je suis convaincu qu'après les débats très riches autour de ce rapport, la FNSEA sort renforcée du congrès d'Auxerre. Maintenant, nous sommes en ordre de marche pour réfléchir à l'avenir. Nous devons faire valoir une position commune, notamment sur l'évolution de la PAC et sur la loi de modernisation agricole en préparation. »
Protection et régulation…
La crise que traverse le monde agricole français a, bien entendu, nourri les débats qui se sont succédé durant trois jours à Auxerre. Il s'agissait d'abord de bien analyser la situation : pourquoi en est-on arrivé là aujourd'hui ? Répondre à cette question revenait à s'interroger sur ce qu'il faudra faire pour éviter que cela ne recommence : « Après avoir analysé les conséquences de la crise que l'on traverse, explique Jacques Chazalet, nous devons faire des propositions pour peser en faveur de certaines orientations que l'Europe a abandonnées depuis des années, notamment la protection et la régulation des marchés, ce qui a provoqué les catastrophes que l'on a connues en 2009. » Les mots protection et régulation sont lâchés. Cependant, ils ont bien été captés par le commissaire européen à l'agriculture, Dacian Ciolos, dont le ton du discours marque une inflexion encourageante. Ne dit-il pas que les revenus des agriculteurs européens doivent être prioritaires par rapport au droit à la concurrence ! Qu'il faut faire évoluer la PAC avec des outils modernes qui permettent de sécuriser ces revenus sans générer les effets pervers des outils précédents ! Que la PAC n'est pas chère ! Etc. C'est nouveau !