« Prenons le problème à l’envers : 98 % des Français mangent de la viande »
Le sujet évoqué, et probablement celui qui a fait le plus parler : les anti-viandes. Pour Bruno Dufayet, « nous pouvons avoir deux attitudes face à ces gens : ce dire que ce sont tous des idiots, ou aller chercher des alliés ». La FNB a opté pour la seconde option en se rapprochant d’associations environnementales et de défense des animaux. Pour lui « être recommandé par des acteurs de ce type est le meilleur moyen de faire savoir que nous ne sommes pas l’ennemi des causes qu’ils défendent ».
Au-delà de ces initiatives, « il nous faut communiquer et œuvrer de pédagogie, auprès du grand public et des scolaires ». Chiffres à l’appui, le président de la FNB étaye son raisonnement : « aujourd’hui, 98% des français mangent de la viande, et parmi eux près de 25% se posent la question de continuer à en manger ou non. Ces derniers sont ceux à convaincre. Il faut arrêter de contrer ce qui est à charge mais avoir une communication qui explique les choses, auprès du grand public, et des scolaires ». À titre d’exemple, David Chaize explique être intervenu cette année, avec deux autres éleveurs et une diététicienne d’Interbev, dans une école d’Aubière pour parler équilibre alimentaire.
Le président de la FNB se veut optimiste. Pour lui, ces changements sociétaux sont finalement peut-être une opportunité pour la profession : « il est certain que la consommation de viande ne repartira pas à la hausse. Nos besoins en viande sont objectivement aujourd’hui moins importants qu’à une époque où nos métiers étaient beaucoup plus physiques. Les citoyens veulent consommer moins de viande, mais consommer des viandes de meilleure qualité. Nous devons concentrer nos efforts, non pas sur les vegans mais sur les citoyens qui veulent de la qualité en leur proposant des produits qui correspondent à leurs attentes ».