Pourquoi l'installation sociétaire est-elle l'avenir de l'agriculture ?
Agricultrice dans le Cantal, Brigitte Troucellier est secrétaire générale de Gaec et Sociétés. Elle plaide pour une adaptation des structures agricoles aux aspirations des nouvelles générations.
Agricultrice dans le Cantal, Brigitte Troucellier est secrétaire générale de Gaec et Sociétés. Elle plaide pour une adaptation des structures agricoles aux aspirations des nouvelles générations.
Agricultrice dans le Cantal, Brigitte Troucellier a participé cette semaine avec une vingtaine de collègues de la région au congrès de Gaec et Sociétés à Sedan dans les Ardennes. Un congrès placé sous le signe de la rénovation avec une question sous-jacente, comment adapter les sociétés aux nouvelles trajectoires des agriculteurs. « Nous sommes convaincus au sein de Gaec et Sociétés, que la forme sociétaire a encore de beaux jours devant elle si tant est que le législateur ouvre des possibilités d'évolution », estime Brigitte Troucellier. Plus que jamais placée au cœur de multiples débats, de nature citoyenne, politique, technique, économique, ou médiatique, l'agriculture semble en effet se chercher un modèle. « La question du renouvellement des générations, et l’impasse démographique dans laquelle se trouve la profession, est doublée par les attentes en termes de rentabilité, de viabilité, voire de réversibilité, exprimée par les, trop rares, candidats à l’installation. La charge de reprise des capitaux, souvent trop lourde, pousse à réfléchir à l’appel à des apporteurs de capitaux, ce qui interroge le statut même d’exploitant. Ou encore, si la fonction première de l’agriculture reste bien de nourrir, le développement de nouvelles opportunités économiques, dans les domaines de l’énergie notamment, en remet la définition en question. Les équations à résoudre sont de plus en plus complexes et multiples… », analyse la secrétaire générale de Gaec et Sociétés.
Droit à l'essai : éviter de futurs échecs
« Par la multiplication des modèles et schémas qu’elles permettent de mettre en œuvre, la place centrale de l’humain et la pluralité de statuts qu’elles offrent, les sociétés d’exploitation agricole tiennent d’ores et déjà compte de ces questions. ». Aujourd'hui, sans perdre de vue le triptyque d'une agriculture professionnelle, économique et à taille humaine, il s'agit d'aller encore plus loin, en travaillant notamment sur le volet des ressources humaines. Une formation a été mise en place en ce sens destinée aux cédants et aux repreneurs. « L'objectif est de déminer les problèmes avant pour accompagner les transitions de chacun dans le cadre d'une association, ou d'une reprise d'exploitation. Nous voyons trop de candidats qui ne trouvent pas d'exploitation car le cédant entend transférer ses savoirs et ses méthodes. Il y a une dimension psychologique dans tout cela qui a trop souvent été négligée ». Si le droit à l'essai était bel et bien inscrit dans le PLOA, la dissolution de l'Assemblée nationale a tout stoppé. En test, dans plusieurs départements pilotes dont l'Ain et la Haute-Loire, ce dispositif se heurte encore à un problème de statut. Une trentaine d'expériences ont toutefois été conduites. « Au final, il y a eu pas mal de Gaec qui n'ont pas abouti. Pour nous, c'est plutôt positif car ce droit à l'essai a permis d'éviter un futur échec ».
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