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Pourquoi Coopaca s'est associée à la reprise collective d'Avéal ?

La coopérative Avéal basée en Saône-et-Loire vient d'être reprise par un consortium de trois coopératives, dont Coopaca dans l'Allier, et par une entreprise privée. Son directeur Yves Courrier revient sur la genèse de ce projet foncièrement guidée par l'esprit de solidarité.

Quelle était la situation de la coopérative Avéal ?

Y.C. : Placée en redressement judiciaire le 22 décembre 2023, la coopérative Avéal, en Saône-et-Loire et ses 1 450 adhérents, disposait d'une activité en élevage, cultures et jardineries. Elle faisait l’objet d’une recherche de repreneurs (ou d’une solution d’adossement) lancée le 8 février dernier par l’administrateur judiciaire et clôturée en avril. Approché par la coopérative Oxyane pour une éventuelle reprise, le dossier n'a finalement pas abouti. Dès le mois de décembre, notre conseil d'administration conscient des difficultés que pouvait engendrer sur le terrain la disparition d'un tel outil qui combinait appro, collecte, négoce, aliments du bétail et magasins grand public, a souhaité étudier la possibilité d'une reprise.

Cette reprise, vous l'avez envisagée de manière collective avec d'autres structures. Pourquoi ?

Y.C. : Il nous paraissait évident que la construction de l'offre devait suivre une logique territoriale respectant le périmètre de chacune des entreprises. C'est dans cet objectif que nous avons travaillé à une proposition conjointe avec les coopératives Bourgogne du Sud (Saône-et-Loire), Euréa (Loire, Haute-Loire) et le fabricant d'aliments Philicot (Saône-et-Loire). Parmi les dossiers reçus, c’est l’offre de notre consortium qui a été retenue et validée, avec date d’effet au 1er juillet, par le tribunal de commerce de Mâcon, lors d’une séance du vendredi 28 juin durant laquelle la liquidation judiciaire d’Avéal a été également prononcée. La procureure a en effet jugé que notre offre était la plus aboutie car elle permet de préserver l’ensemble des sites, hormis la partie administrative du siège à Charolles et une filiale de distribution de fuel et GNR reprise par ailleurs.

Yves Courrier, directeur de Coopaca : "Nos conseils d'administration ont estimé qu'il était de leur devoir, de leur mission de se positionner afin de maintenir un tissu de proximité sur le territoire charolais". 

De manière concrète de quelles manières vont désormais s'organiser les activités de l'ex coopérative Avéal ?

Y.C. : Nous nous sommes réparti les sites les plus proches de nos territoires respectifs. Ainsi, Coopaca a récupéré sept magasins (appro et Lisa) ou points de collecte situés à l’ouest de la Saône-et-Loire. Cinq d’entre eux ont rejoint notre filiale de négoce Guichard. Nous avons la volonté de les rénover. Pour sa part, Bourgogne du Sud a repris six sites à l’ouest de sa zone d’activité (et à l’est du territoire d’Avéal) et leurs 24 salariés. Quant à la coopérative Eurea, elle s’inscrit dans une dynamique d’extension de son territoire, au sud de la Saône-et-Loire, avec la reprise de deux magasins appro et Lisa et de leurs neuf salariés dont deux technico-commerciaux. Enfin, les deux usines d’aliments, situées au siège social d’Avéal à Charolles et à Luzy en Saône-et-Loire rejoignent le parc des sept usines d’aliments de la société Philicot.

En matière de gestion des ressources humaines, quelles sont les conséquences ?

Y.C. : Avéal comptait 104 salariés. 60 % des emplois ont été sauvegardés. Parmi eux, 23 salariés vont rejoindre Coopaca et ses filiales. La quarantaine d’emplois qui n’ont pas pu être préservés concerne les fonctions administratives du siège et des chauffeurs. Un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) va être mis en place avec obligation durant un an, pour les repreneurs, de proposer en priorité leurs offres d’emploi à ces salariés. Ce PSE est financé en partie, à hauteur de 100 000 €, par les quatre entreprises.

Et pour les ex-adhérents agriculteurs d'Avéal ?

Y.C. : Certains ont anticipé la situation en quittant la coopérative avant le verdict final. Pour les autres adhérents se retrouvant orphelins depuis le 28 juin, chacun va réagir à sa façon. Ils pourront, s’ils le souhaitent bien sûr, rejoindre une de nos coopératives en tant qu’adhérent ou tiers associé s’ils ne veulent pas prendre de parts sociales.

 

 


 

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