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Planification écologique : les acteurs de Haute-Loire en consultation

Les acteurs économiques de la Haute-Loire étaient invités à participer à une concertation territoriale sur la planification écologique le 18 janvier en Préfecture du Puy. Objectif : contribuer à l'élaboration d'une feuille de route régionale.

Les acteurs économiques du territoire ont participé à une réunion de concertation sur la planification  écologique.
Les acteurs économiques du territoire ont participé à une réunion de concertation sur la planification écologique.
© © HLP

Pour réussir la transition écologique et suivre une trajectoire de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, réduire la pression sur notre biodiversité, et adopter une meilleure gestion de nos ressources, le 25 septembre 2023 la France s’est dotée d’un plan d’action nommé « planification écologique ». Décliné dans les territoires à l’échelle des régions, ce plan fait l’objet de concertations à l’échelon départemental.
Le 18 janvier, les acteurs de la Haute-Loire étaient invités par la Préfecture et la Région AuRa à participer à une première réunion de concertation en Préfecture. Environ 70 élus de collectivités territoriales, des maires, des responsables de la chambre d'agriculture, de la Chambre de commerce et d'industrie, des représentants de l’État et des acteurs de la Communauté de travail Départementale de la Transition Énergétique étaient au rendez-vous.
 

"L’effort doit être poursuivi voire accentué"


« La France dispose d’une des économies développées les moins carbonées grâce à son parc nucléaire qui produit plus de 63% de son électricité. Nous avons réussi à réduire nos émissions brutes de 20 % entre 1990 et 2019 et en 2023, nous avons réduit nos émissions de 4,6% sur les 3 premiers trimestres ; nous respectons la trajectoire issue des accords de Paris » a indiqué le Préfet Yvan Cordier en indiquant par ailleurs que « l’effort doit être poursuivi voire accentué pour respecter cette trajectoire tout en continuant à développer notre industrie et notre agriculture ». Pour réussir collectivement dans cette aventure, « la Région mise sur 3 piliers : la reconquête de la dépendance énergétique, la renaissance industrielle (via la relocalisation) et protéger nos agriculteurs et développer les filières » a indiqué la conseillère régionale Caroline Di Vincenzo.
 

Des actions déjà en place en Haute-Loire


Le 18 janvier l’heure était au diagnostic de territoire pour répertorier les actions en faveur de la transition écologique qui sont déjà en place en Haute-Loire et faire émerger des propositions d’actions qui aboutiront à la rédaction d’une feuille de route régionale à l’été 2024. La parole a ensuite été donnée à plusieurs acteurs qui se trouvent engagés dans des actions vertueuses, comme le groupe Moulinvest qui déploie des actions en faveur de la gestion durable des forêts et dispose d’un engagement environnemental fort (production d’électricité) ; un groupe qui porte un projet de construction d’une nouvelle (usine parc à grumes) sur Dunières. Un projet dont on ne manquera pas de reparler, certainement à l’occasion des premières Assises de la forêt que le Département prévoit de tenir en juin prochain.
Les acteurs du Pays de la Jeune Loire ont témoigné de leur implication dans la transition écologique via leur Plan Climat Air-Energie Territorial (PCAET) qui est décliné au niveau de chaque communauté de communes et conduit en partenariat avec les élus, partenaires, industriels, ADEME...
MM. Perrin et Fayard de la Dreal ont dressé le bilan des puissances installées en énergies renouvelables en Haute-Loire et dévoilé les objectifs à atteindre. Avec un parc éolien de 69 MW installés, 30 MW autorisés et 70 MW en projet, l'objectif 2030 de 100-150 MW devrait être atteint voire dépassé. Concernant le photovoltaïque, le département dispose d'un potentiel important. La puisssance installée atteint 121 MW pour un objectif de 495 MW. Pour favoriser le développement de ces énergies, une sous-préfète a été désignée en Haute-Loire : Cheffi Brenner Adanleté. Cette présentation a sucité plusieurs remarques : "Les ménages ont aussi des efforts à faire sur leur toiture !" , "Va-t-on produire assez d'électricité pour alimenter la totalité de notre parc de voitures électriques ?"... Concernant l'électrification du parc automobile, "des alternatives en termes de transport collectif vont devoir être proposées" a répondu le Préfet. Enfin, un intervenant dans la salle a signalé que la méthanisation était également un formidable levier pour défossiliser l'énergie.
La décarbonation est également en marche au Département de la Haute-Loire avec la mise en place du Plan Climat Energie Territorial, la réduction des déchets alimentaires et de consommation d'énergie dans les collèges sans oublier le financement de bornes électriques comme en a témoigné la conseillère départementale Annie Ricoux.
 

Un plan régional d'action d'ici l'été 2024


La parole a ensuite été donnée aux acteurs du domaine agricole représentés par Yannick Fialip, président de la Chambre d'agriculture de Haute-Loire, pour présenter les efforts déployés par les agriculteurs pour réduire leur impact carbone... (voir dans cette page).
Ce temps de concertation départemental se poursuivra dans les semaines qui viennent avec la tenue de 3 groupes de travail sur le bâtiment, l'agriculture et l'industrie et la consultation des EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) et du Département sur les actions à mettre en place. Après une nouvelle rencontre le 5 avril prochain entre ces mêmes acteurs, la synthèse des échanges et des préconisations d'actions sera transmise à la région en vue de l'élaboration du plan régional d'action d'ici l'été 2024.

 

Zoom sur...
La contribution de l'agriculture 
Comme tout autre domaine, l'agriculture va elle aussi devoir relever le défi de la transition écologique. Pour le président de la Chambre d'agriculture, Yannick Fialip : "L'effort pour l'agriculture est double ; il s'agit déjà de s'adapter au changement climatique et d'atteindre l'impact carbone le plus minime possible sur nos exploitations. Des évolutions ont été faites pour "produire mieux", mais il va falloir encore aller plus loin". Il ajoute que ces évolutions vont nécessairement induire des effets sur le prix de l'alimentation de nos concitoyens car "on ne pourra pas faire mieux sans qu'il y ait une répercussion sur le prix... Attention de ne pas faire de la France un pays de consommation qui ne serait plus producteur ! C'est vrai pour l'agriculture et pour l'industrie et l'artisanat". Il a par ailleurs attiré l'attention sur une injonction paradoxale qui pèse sur l'agriculture altiligérienne : "On ne peut pas à la fois demander qu'il y ait moins de ruminants et garder des hectares de prairies puits de carbone". à méditer...
Yannick Fialip a évoqué l'agrivoltaïsme, pour lequel il a listé les garde-fous récemment établis par la profession agricole, et a soulevé la question de l'absence du bilan carbone des projets d'agrivoltaïsme qui arrivent sur les exploitations à l'heure actuelle.
Quant au changement climatique, qui a fait l'objet d'Assises début décembre, il a des conséquences à la fois positives et négatives sur les exploitations. «Certains de nos territoires d'altitude sont devenus un peu plus vivables et la période de pousse de l'herbe s'est allongée (gain de 3 semaines au printemps et 2 semaines à l'automne). Par contre les précipitations se font rares en été et la chaleur augmente, ce qui nous oblige à adapter nos cultures (plus diversifiées et plus robustes, bâtiments à protéger de la chaleur...)». 
Il n'a pas manqué d'évoquer le sujet crucial de l'eau en indiquant que notre département reçoit beaucoup d'eau et dispose d'importants stockages à proximité (barrages de Naussac...) et «on a l'impression d'en manquer. Cela serait dommage que l'on restreigne alors que nous avons des barrages importants et que l'on peut encore en construire à partir de retenues collinaires, qui je le rappelle sont disponibles en cas d'incendie». "Cette COP (Ndlr : planification écologique dans les territoires) c'est un vrai défi, mais faisons-en un outil de développement plutôt qu'un outil de sanction ".

 

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