Perfcuma et Dina, des formations pour des structures modernes et adaptées
Des responsables de coopératives d’utilisation de matériel agricole ont témoigné de l’intérêt des outils de pilotage et d’évaluation de performances qu’ils ont testés
À l’heure où les structures agricoles évoluent, grandissent ; où une nouvelle génération de jeunes agriculteurs prend le relais ; où les outils s’avèrent toujours plus performants... difficile pour les Coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma) de rester les bras croisés. L’assemblée générale de leur fédération départementale, mercredi 18 octobre à Parlan, en Châtaigneraie, a prouvé leur détermination à rester des structures adaptées aux besoins d’aujourd’hui, quitte à bousculer parfois quelques habitudes. Deux outils - qui ne se trouvent pas en concession... - leur ont été présentés : Perfcuma et Dina, des formations pour réfléchir l’avenir des structures, petites ou grandes, encadrées par les animatrices de la FDcuma spécialement formées à cet exercice.
Rebattre les cartes
Des responsables de Cuma, parmi ceux qui en ont déjà profité, ont témoigné de leur expérience. Henri Calvet, trésorier de la Cuma de la Haute-vallée du Goul (Badailhac), explique qu’un noyau dur d’une douzaine de cumistes a participé à un accompagnement Perfcuma et que la réflexion de groupe a permis de dresser l’inventaire exhaustif de “ce qui marche, ce qui ne marche pas, ce qui rassemble et quels sont les nouveaux besoins”. Depuis, un plan d’action prévoit l’achat d’un tracteur. Pour Florian Bessonies, jeune président de la Cuma du Veyre (née avant lui... à Maurs), les questions se posaient sur l’intégration de membres pour lesquels la Cuma était prestataire de services, tant qu’elle en avait le droit. La formation Perfcuma a permis d’ouvrir une discussion sereine qui a abouti à l’intégration de trois nouveaux membres. “Et depuis, trois autres ont demandé également à adhérer.” Florian Bessonies souligne l’importance “d’intégrer l’humain au cœur des débats” et considère comme constructif d’entendre des besoins très différents, mais aussi d’engager des conversations sur “autre chose que des problèmes”. Dina, le Dispositif national d’accompagnement, vise plutôt à établir une stratégie dans un domaine précis, à même d’assurer le développement et la pérennité de la coopérative. Éric Lafon, président de la FDCuma(1), en a suivi un avec d’autres adhérents de la Cuma de la salers (Saint-Chamant). Il témoigne des réponses apportées sur la gouvernance et l’implication des jeunes : “Révision des statuts, mise en place d’un règlement intérieur et projet de banque de travail, encadré par Nina Machard, recrue de la FDCuma.”
S’inspirer des autres
Thierry Izoulet, président de la Cuma des 3 Plateaux (Boisset), regrette le manque de cohésion avec d’autres Cuma du même secteur et le manque de jeunes. En revanche, sa “petite Cuma de douze adhérents” ne manque pas d’ambitions : bâtiment, tracteur et même salarié sont à l’étude, ce qui en ferait une structure résolument moderne, conforme à l’avenir prédit aux Cuma (voir ci-dessous). Afin de se faire une idée plus fine de leurs projets, ils ont organisé un voyage d’études assorti de trois visites, en Aveyron. À ces deux Dina réalisés en 2016, s’ajoutent les 16 dossiers déposés pour 2017.
(1) Éric Lafon est aussi vice-président de la FRCuma Rhône-Alpes-Auvergne et administrateur national.