Passer du statut de producteur à celui d´acteur impliqué
L´agriculteur ne peut plus se contenter de produire, il doit s´impliquer dans les filières et organisations économiques. Tel était le leitmotiv du 60e congrès de la FDSEA.
Du "politique" à l´économique : c´est un peu le chemin que semble vouloir faire le syndicalisme agricole à en juger par les débats du 60e congrès de la FDSEA, qui a rassemblé jeudi 24 novembre à Saint-Flour plus de 350 personnes. Car l´avenir des soutiens publics à l´agriculture, dont la défense a constitué l´essentiel de l´action syndicale, est plus que jamais incertain. Si bien que, "désormais, notre rôle consistera également à accompagner les agriculteurs dans la reprise en main de l´action commerciale, source de valeur ajoutée", a déclaré Géraud Fruquière en concluant une table-ronde destinée à illustrer le rapport d´orientation du congrès, intitulé "impliquons-nous dans l´action commerciale". Les rapporteurs y font le constat que, face à une tendance lourde à la baisse des aides à l´agriculture et à l´ouverture toujours plus grande des marchés agricoles, les agriculteurs n´ont d´autres solutions pour maintenir leur revenu que d´investir le champ économique, en s´organisant et en s´impliquant dans la valorisation de leurs produits, "pour être acteurs de leurs débouchés".
Investir le champ économique
"La réussite de notre implication déterminera pour partie notre capacité à dégager notre revenu et ainsi à garantir notre avenir", a insisté Patrick Escure, président de la FDSEA, en s´inquiétant immédiatement des moyens de mettre en oeuvre ce principe dans les filières départementales. Dans le secteur de la viande bovine d´abord, marquée par les difficultés financières du Pôle viande. "Conscients de son importance pour nos élevages, nous sommes déterminés à le sauver", a déclaré Patrick Escure en expliquant que la FDSEA et les JA étaient favorables à une recapitalisation "à condition qu´il y ait un changement de management", solution qui n´a pas été retenue. "Aujourd´hui, une solution existe avec Centre-Lait. Nous la soutenons, mais il faut qu´elle soit élaborée dans un cadre partenarial, que les éleveurs soient associés à l´organisation des marchés, à la gestion contractuelle des approvisionnements. Cette solution ne peut en outre se passer d´un partenariat avec tous les acteurs des produits montagne". Dans la filière laitière ensuite, le président de la FDSEA estime que l´implication économique des producteurs passe d´abord par leur capacité "à préserver la gestion des volumes de lait produits et à vérifier qu´ils soient en adéquation avec les volumes achetés par les consommateurs".
S´impliquer dans les filières
"Nous ne pouvons plus nous passer aujourd´hui d´un système organisé en agriculture. L´enjeu des prochaines années sera de toute façon l´organisation économique", a convenu Xavier Beulin, vice-président de la FNSEA, invité national du 60e congrès, après avoir donné des nouvelles peu rassurantes des négociations à l´OMC qu´il suit pour le compte de la Fédération nationale. "Il faut nous habituer à considérer qu´une part des ressources de nos exploitations doit être investie dans l´aval, la transformation et la commercialisation", préconisait-il en racontant l´histoire des producteurs d´oléo-protéagineux, dont il préside la Fédération nationale (la Fop). Il a expliqué comment cette filière, "totalement moribonde il y a 25 ans", avait relevé la tête à l´initiative d´un petit groupe de producteurs, mis en place une interprofession financée par une cotisation à la tonne produite, puis investi massivement dans des usines de transformation à travers une société financière. Résultat : la filière maîtrise aujourd´hui complètement son avenir. L´organisation économique, elle passe aussi selon lui par la régulation de l´offre, la gestion interprofessionnelle et la rationalisation de la mise en marché.
Investir le champ économique
"La réussite de notre implication déterminera pour partie notre capacité à dégager notre revenu et ainsi à garantir notre avenir", a insisté Patrick Escure, président de la FDSEA, en s´inquiétant immédiatement des moyens de mettre en oeuvre ce principe dans les filières départementales. Dans le secteur de la viande bovine d´abord, marquée par les difficultés financières du Pôle viande. "Conscients de son importance pour nos élevages, nous sommes déterminés à le sauver", a déclaré Patrick Escure en expliquant que la FDSEA et les JA étaient favorables à une recapitalisation "à condition qu´il y ait un changement de management", solution qui n´a pas été retenue. "Aujourd´hui, une solution existe avec Centre-Lait. Nous la soutenons, mais il faut qu´elle soit élaborée dans un cadre partenarial, que les éleveurs soient associés à l´organisation des marchés, à la gestion contractuelle des approvisionnements. Cette solution ne peut en outre se passer d´un partenariat avec tous les acteurs des produits montagne". Dans la filière laitière ensuite, le président de la FDSEA estime que l´implication économique des producteurs passe d´abord par leur capacité "à préserver la gestion des volumes de lait produits et à vérifier qu´ils soient en adéquation avec les volumes achetés par les consommateurs".
S´impliquer dans les filières
"Nous ne pouvons plus nous passer aujourd´hui d´un système organisé en agriculture. L´enjeu des prochaines années sera de toute façon l´organisation économique", a convenu Xavier Beulin, vice-président de la FNSEA, invité national du 60e congrès, après avoir donné des nouvelles peu rassurantes des négociations à l´OMC qu´il suit pour le compte de la Fédération nationale. "Il faut nous habituer à considérer qu´une part des ressources de nos exploitations doit être investie dans l´aval, la transformation et la commercialisation", préconisait-il en racontant l´histoire des producteurs d´oléo-protéagineux, dont il préside la Fédération nationale (la Fop). Il a expliqué comment cette filière, "totalement moribonde il y a 25 ans", avait relevé la tête à l´initiative d´un petit groupe de producteurs, mis en place une interprofession financée par une cotisation à la tonne produite, puis investi massivement dans des usines de transformation à travers une société financière. Résultat : la filière maîtrise aujourd´hui complètement son avenir. L´organisation économique, elle passe aussi selon lui par la régulation de l´offre, la gestion interprofessionnelle et la rationalisation de la mise en marché.