Paratuberculose, comment s’assainir
Les caractères insidieux et inguérissable de cette maladie demandent une mise en place rapide d’un plan d’assainissement dès son diagnostic dans un élevage.
Les caractéristiques de cette maladie (cf. article du 03/10/2014) (long développement, germe très résistant, analyses tardives) demandent de définir son plan d’assainissement avec méthode et d’appliquer les mesures avec constance et vigilance.
Un diagnostic dès la moindre alerte avec une rapide mise en place d’un plan de lutte
Du fait des caractéristiques de cette maladie, en l’absence d’actions dans l’élevage, son développement est inéluctable avec un impact grandissant au cours des années ainsi qu’un allongement de la durée du plan d’assainissement. Cela implique qu’une approche rationnelle de la paratuberculose dans son troupeau nécessite :
1. Un isolement et un diagnostic de tout bovin présentant une diarrhée chronique. L’animal est isolé (un bovin paratuberculeux en phase clinique excrète des milliards de bactéries par jour) et fait l’objet d’un prélèvement de sang (analyse ELISA) et de bouse (PCR et coprologie : diagnostic différentiel de la paramphistomose).
2. La réalisation d’un état des lieux en cas de résultat positif. À la prophylaxie suivante, une sérologie sera effectuée sur l’ensemble des bovins de plus de 24 mois. Cela permet de quantifier l’importance de l’atteinte paratuberculose de l’élevage.
3. La mise en place d’un plan de lutte. Il s’appuie sur deux piliers incontournables : la détection et la réforme des infectés et la maîtrise sanitaire des risques de contamination au sein de l’effectif. Toute non-prise en compte d’un des deux piliers expose au mieux à une augmentation de la durée du plan, au pire à son échec.
La détection et la réforme des animaux excréteurs et de leur dernier descendant
Son objectif est de limiter la contamination du milieu, d’abaisser le risque de contamination d’autres bovins et de détecter les animaux qui sont les plus susceptibles de déclencher une paratuberculose clinique. La fréquence de dépistage est d’une fois par an. Seront testés tous les bovins de plus de 24 mois sauf en cheptels très infectés où l’âge minimal sera descendu à 18 mois. Deux techniques d’analyses peuvent être utilisées : la PCR et la sérologie ELISA. L’importance de l’atteinte clinique et le nombre de positifs, la proximité veau/vache (élevage allaitant) orienteront vers la PCR vu son effet plus limitatif de contamination du milieu extérieur. Dès la connaissance du résultat, les animaux positifs seront isolés des autres animaux, en particulier des jeunes, et réformés dans un délai, si possible court (moins de 6 mois) ainsi que le dernier veau né de l’animal concerné (toute la descendance en cas de bovin présentant une clinique). En cas d’effectif important, cela implique une conduite isolée et une gestion très suivie du lot des animaux positifs.
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 10 octobre 2014.