Pacte Cantal : la profession agricole veut passer à la vitesse supérieure
La vice-présidente de la Région, Émilie Bonnivard, devait venir présenter vendredi le volet agricole du Pacte Cantal. Sa venue a été déprogrammée, faute d’un dossier finalisé.
En annonçant le 16 janvier son Pacte territorial pour le Cantal - doté de 128 millions d’euros dont 59 (sur cinq ans) pour l’agriculture - Laurent Wauquiez a voulu frapper fort et vite. Dix mois plus tard, dans les rangs de la profession agricole, on s’impatiente. Car si au sein du syndicalisme FDSEA-JA et de la Chambre d’agriculture, “on n’a pas attendu la Région pour avoir des projets”, la concrétisation des ambitions pour redonner des perspectives aux éleveurs cantaliens est aujourd’hui en partie financièrement subordonnée aux concours du Conseil régional et de l’Europe via le Feader (qui cofinance 51 de ces 59 M€).
Frustration
À vouloir mettre la charrue avant les bœufs, en misant sur l’effet d’annonce, Laurent Wauquiez a sans doute pris le risque de susciter beaucoup d’attentes et à cette heure de frustrations. “Nous avons de la frustration à présenter ce projet sans avoir l’interlocutrice en face”, a ainsi regretté Joël Piganiol (FDSEA), après que le président de la chambre d’agriculture, Patrick Escure, a confirmé qu’Émilie Bonnivard, vice-présidente de la Région en charge de l’Agriculture, n’assisterait pas à cette session faute d’un dossier suffisamment finalisé. Malgré les nombreuses réunions de travail entre Région, Département et profession, les propositions de cette dernière, formulées dès le printemps, n’ont en effet pas encore trouvé leur cadre adéquat, notamment au regard des exigences strictes du Feader. Aussi, comme elle l’avait sollicité pour 2016, la Chambre d’agriculture a-t-elle renouvelé auprès du Conseil départemental, et de son président Vincent Descœur, un peu seul vendredi pour porter ce pacte, sa demande que le Département assure encore le relais en 2017 en attendant l’intervention de la Région. Cette année, à titre dérogatoire par rapport à la loi Notre, le Conseil départemental a de fait continué à soutenir à hauteur de 1,8 M€ les investissements et l’accompagnement de la ferme Cantal. Rappelant l’engagement permanent de la collectivité départementale aux côtés de l’agriculture, un sujet majeur dans le Cantal, Vincent Descœur a cependant redit combien l’exercice budgétaire du Département s’annonçait compliqué, soulignant à son tour la nécessité d’une mise en œuvre rapide du volet agricole de ce Pacte. “Vous êtes impatient je le comprends, je me fais fort de vous aidez...”, a-t-il assuré.
Qui n’avance pas...
“En économie, qui n’avance pas recule. Si on ne le fait pas, d’autres le feront...”, a rebondi Gilles Amat (Cézallier), évoquant la nécessité de segmenter au plus tôt la production cantalienne, notamment autour de la ressource herbagère. Au-delà, Louis-François Fontant (Margeride) appelait lui à un lobbying territorial, à une unité départementale, “morale et active” pour plaider la cause des projets de l’agriculture de montagne et de l’économie cantalienne face à une métropolisation galopante.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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