Dossier ruralité
NOUVEAUX RYTHMES SCOLAIRES EN MILIEU RURAL : LE CASSE-TÊTE
D’ici septembre 2014, la réforme des rythmes scolaires devra être appliquée dans les écoles primaires publiques. Les communes s’organisent en concertation avec les communautés scolaires.
«La réforme de l’organisation du temps scolaire à l’école primaire doit permettre aux enfants de mieux apprendre en répartissant les heures de classe sur un plus grand nombre de jours dans l’année et en privilégiant les moments de la journée où ils sont les plus attentifs. Elle conduit à rassembler les élus et toute la communauté éducative autour de cet objectif» tels sont les mots d’introduction du guide pratique sur les nouveaux rythmes scolaires à l’école primaire, mots signés des Ministres Vincent Peillon à l’Éducation nationale, et Georges Pau-Langevin délégué chargé de la réussite éducative.
Cette réforme doit s’appliquer pour tous les établissements scolaires publics en France à la rentrée 2014/2015. Déjà 1,3 millions d’écoliers suivent ce rythme depuis la dernière rentrée, et en Haute-Loire, une dizaine d’établissements a fait ce choix. Mais dans un grand nombre de communes l’échéance est en septembre 2014. Certaines communes ont déjà bien travaillé sur ce dossier étant quasi prêtes pour la rentrée prochaine, d’autres l’ont à peine entrouvert attendant la nouvelle équipe municipale, et d’autres encore l’ont presque refermé tant il leur apparaît que cette réforme est innaplicable. Nous avons rencontré plusieurs maires de communes rurales mais avec des profils très différents, pour nous permettre d’aborder cette réforme avec la réalité du terrain et un certain nombre de problématiques.
En effet, la mise en place de ces nouveaux rythmes scolaires implique, pour les communes, des frais supplémentaires pour assurer le ramassage scolaire et l’accueil des enfants le mercredi matin, mais également pour l’accueil des enfants les fins de journées après 15h30 comme le prévoient les textes et la prise en charge des activités périscolaires par des prestataires dans le cadre d’un projet éducatif. Et même si des aides sont prévues pour aider les collectivités, il reste une part importante à la charge des communes. Mais outre l’aspect financier, c’est souvent l’organisation même de ces temps d’accueil qui pose problèmes. Il faut des locaux à mettre à disposition des enfants pour les activités périscolaires, les salles de classe n’étant pas toujours adaptées et suffisantes. Il faut trouver des intervenants extérieurs, bénévoles ou non, pour apporter aux enfants «l’égal accès aux pratiques culturelles, artistiques, sportives et aux loisirs éducatifs» comme le souligne le guide. Et c’est bien cette notion d’égalité qui aujourd’hui pose problème, au regard des différences, en terme de moyens financiers et logistiques, entre communes.
SUZANNE MARION
Retrouvez les initiatives et les témoignages de plusieurs maires dans les pages de votre journal la Haute-Loire Paysanne du vendredi 7 mars 2014.