« Nous voulons une stricte application de la loi et des sanctions, maintenant ! »
Plusieurs abattoirs ont reçu la visite des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA de la Corrèze dans la nuit de lundi à mardi dernier.
Plusieurs abattoirs ont reçu la visite des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA de la Corrèze dans la nuit de lundi à mardi dernier.
Mercredi, une manifestation devant l’abattoir Charal d’Égletons réunissait les éleveurs venus de tout le département pour faire entendre leur voix.
Leur objectif : « la stricte application de la loi Egalim chez nous, nous demandons des revenus à la hauteur de notre travail » expliquait Pierre Cazes, des JA. Pour rappel, cette loi vise à garantir des prix justes, améliorant ainsi les revenus des éleveurs par la régulation des prix payés aux producteurs. Ce dispositif légal, intègre les coûts de production dans la fixation des prix payés au producteur « Pourtant, la loi est promulguée depuis plus de deux ans et aucun maillon de la filière viande bovine ne semble vouloir l’appliquer. » Le constat que fait la délégation reçue par la direction de l’usine du groupe Bigard est qu’à l’heure actuelle l’entreprise qui traite 850 animaux par semaine n’est pas en conformité avec la loi. « Ils ont évoqué une quinzaine d’animaux par semaine sous contrat, mais là encore sans tenir compte des indicateurs de l’interprofession », les seuls reconnus fiables pour l’établissement de contrats Egalim (N.D.L.R.).
Sans recherche de mise en place d’avancée, comment les éleveurs peuvent-ils espérer une amélioration de leur revenu ? Charal l’assure, ils se donnent un mois pour discuter et éventuellement mettre en place une contractualisation « conforme », avec certains magasins dans le respect des coûts de productions.
Pour Emmanuel Lissajoux, président de la FDSEA de la Corrèze, il faut y voir certes une avancée mais ne pas crier victoire « depuis deux ans que ce travail devrait être fait, ils gagnent du temps et de l’argent sur le dos des éleveurs ». De l’abattoir de Lubersac en passant par Saint-Viance et Argentat, les éleveurs corréziens ont montré leur colère et leur volonté de voir sanctionnées les entreprises qui ne jouent pas le jeu. C’est d’ailleurs l’enjeu de la rencontre des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA de vendredi dernier avec le Préfet de la Corrèze.
Une rencontre à la Préfecture préparée et très attendue
Vendredi 24 mai, autour de la table pour faire le point sur l’application de la loi il y avait la FDSEA, les JA, la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités, la DDCSPP pour les services départementaux de la répression des fraudes et Monsieur Étienne Desplanque, Préfet de la Corrèze. Depuis des mois, les rencontres se multiplient afin de poursuivre le travail engagé au lendemain des manifestations de janvier.
Le Préfet l’assure, sa détermination sera sans faille pour faire appliquer la loi. Il confirme aux syndicats par cette affirmation que des contrôles seront menés rapidement auprès des premiers acheteurs de la filière bovins-viande du département. « Cette loi a pour objectif de défendre le revenu des exploitants agricoles en nous garantissant une rémunération à hauteur de deux SMIC » déclare de président de la FDSEA 19, éleveur à Saint-Martin-la-Méanne. « Avec les JA, nous sommes les seuls à nous battre syndicalement pour l’application de la loi Egalim afin d’assurer une meilleure rémunération aux agriculteurs ». Antoine Brousse, Président des Jeunes Agriculteurs ajoute : « nous poursuivrons nos efforts en ce sens et j’invite les éleveurs à nous contacter afin d’être un maximum dans la démarche pour mettre la pression sur les acheteurs hors la loi ».