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Manifestation
«Nous ne voulons pas du loup, point barre !»

Une centaine d'éleveurs de Haute-Loire est venue vendredi dernier à Langogne pour s'associer au message contre le loup.

«Nous ne voulons pas du loup dans nos campagnes, point barre» déclare Yannick Fialip, Président de la FDSEA de Haute-Loire, lors de la manifestation de vendredi dernier à Langogne en Lozère. Avec la centaine d'éleveurs altiligériens, venue manifester aux côtés de leurs collègues lozériens et ardéchois contre le loup, ils ont exprimé clairement leur refus de rentrer dans le système imposé aujourd'hui par les pouvoirs publics, et qui consiste à laisser les éleveurs se débrouiller pour protéger tant bien que mal leurs troupeaux et se faire indemniser pour les animaux inévitablement attaqués par le loup. Le président est très clair : «nous serons intransigeants, il n'y a rien à négocier, nous ne voulons pas rentrer dans le jeu des mesures de protection et des indemnisations. Le loup est un danger et nuisible pour l'élevage, contrairement à ce que certains veulent bien laisser croire. Nous ne nous laisserons pas dicter notre conduite par quelques hurluberlus qui ne connaissent rien à la réalité quotidienne de notre métier mais qui osent venir nous expliquer comment gérer nos exploitations et nos troupeaux pour laisser s'installer et proliférer ce prédateur ! En Haute-Loire, nous avons la chance qu'il ne soit pas encore officiellement reconnu présent. Et bien, c'est simple, nous ne le laisserons pas arriver : tout animal qui ressemble à un gros chien errant sera abattu».

«De l'argent par les fenêtres»
Mickaël Agrain, Secrétaire général des JA, insiste quant à lui sur le coût engendré par la protection du loup «plus de 12 millions d'Euros sont dépensés chaque année pour protéger cet animal, c'est de la folie, particulièrement en temps de crise. C'est de l'argent jeté par les fenêtres, qui pourrait être utilisé à bien meilleur escient, pour soutenir l'élevage en difficulté par exemple».
La crise, les éleveurs, ovins en particulier, la connaissent depuis de nombreuses années, et ils ne comprennent pas comment il est possible de dépenser autant d'argent, et pourquoi vouloir privilégier la présence d'un animal tueur par rapport à la présence de l'agriculture, pourtant véritable force économique vitale pour nos territoires ruraux.
Evelyne Boulet, Présidente de l'APIV, témoigne : «la situation est très simple. Le secteur ovin rencontre déjà beaucoup de difficultés économiques et si l'on ajoute à cela le loup, c'est la mort de l'élevage garantie dans notre département. Entre le loup et l'élevage, il faut choisir. C'est ce que j'ai exprimé lors de réunions de travail pour la mise en place du Parc naturel régional des sources et gorges du Haut-Allier, alors même que les responsables commencent à vouloir étudier la cohabitation des deux. On ne peut pas tenir deux discours : vouloir favoriser et développer la filière ovine et vouloir laisser se propager le loup. Si nous ne sommes pas entendus, nous nous opposerons à la création de ce parc et nous ferons pression pour qu'il ne se fasse pas !».
Une incompatibilité totale donc entre élevage et loup, une position que la FDSEA et les JA de Haute-Loire continueront de défendre auprès des pouvoirs publics et de la société civile.


Florence AUGERE - FDSEA

David Ramon a perdu 9 bêtes


David Ramon raconte : «Dans la nuit du 19 au 20 juin, j'ai subi une première attaque et cela s'est reproduit dans celle du 22 au 23. Au total, neuf bêtes ont été attaquées dont quatre tuées et cinq blessées. L'attaque s'est produite sur mes 15 hectares de parcs où les brebis étaient en liberté. Je n'avais jamais eu de problème auparavant. J'ai tout de suite averti les gardes de l'ONCFS, les responsables de l'administration du territoire. Des prélèvements et des analyses ont été réalisés. Les résultats qui m'ont été transmis font état «d'une suspicion d'attaque de loup». Mais pour moi c'est clair. Ce ne peut être que le loup. Les brebis blessées que j'ai immédiatement vendues, ont été saisies à l'abattoir pour des raisons sanitaires». Comment faire pour éviter toute nouvelle attaque ? Voilà bien le problème de David Ramon qui doit modifier son mode d'élevage et rentrer ses brebis tous les soirs. David envisage aussi de prendre des chiens pour accompagner en permanence le troupeau. Toutes ces mesures ont un coût. Mais au delà de l'aspect financier, c'est le stress engendré par la crainte permanente de perdre des nouveaux animaux, celui de voir ses brebis perturbées par de nouvelles attaques, qui le préoccupe. Ce stress du troupeau entraînant avortements ou difficultés de reproduction. Pour conclure et alors qu'on lui parlait d'indemnisation, David Ramon a lâché très sérieux, l'oeil néanmoins malicieux : «J'enverrai la facture à la direction départementale des territoires ».
J.C

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