« On ne vit que des compensations, pas de nos prix »
«Que demanderiez-vous au futur président de la République ? » Telle est la question posée à des éleveurs allaitants corréziens. Si les réponses varient, elles tournent autour de trois sujets : les prix, les primes et les mouvements anti-viande
![Mathieu est agriculteur, à Uzerche, pour lui, « il faut montrer ce qui va bien et dialoguer avec le consommateur ».](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2024-01/reveil-lozere_Q9LJYBMS1_web.jpg.webp?itok=S1gzOLH9)
« Avec 70 heures de travail par semaine et des prix identiques depuis 35 ans, je ne vois aucun avenir pour l’élevage allaitant. » François, 42 ans, éleveur d’une centaine de mères limousines, à Meilhards en Corrèze, semble très pessimiste. « Non. Réaliste, précise-t-il. Là où il y avait vingt éleveurs, il n’y en aura plus que deux. Il n’y aura plus de commerce, plus de village, que des grosses structures. Pourtant, il y aurait des mesures faciles à prendre. » S’il se souvient de la venue du président de la République François Hollande au Sommet de l’élevage en 2013, il se souvient également de l’espoir qu’il avait soulevé. Aujourd’hui, c’est la déconvenue : « Allez voir ce qui a été vraiment appliqué dans son discours. Quant à la Pac, ils n’ont même pas fini de me payer 2015 ! » Son père, Daniel, s’inquiète, lui, du niveau des retraites : « 750 euros, c’est en dessous du seuil de pauvreté. Après les assurances pour la maison, la voiture, l’eau, l’électricité, c’est cuit ! Il ne reste plus grand-chose. » Au futur président, ils demandent « des décisions concrètes ». Pour François, « si l’on ne peut pas toucher aux primes, alors qu’on augmente nos aides. On ne vit que des compensations, pas de nos prix. »
La suite dans le Réveil Lozère, page 7, édition du 2 février, numéro 1395.