Altitude
Ne pas manquer “l’immense train mondial qui passe”
L’union de coopératives agricoles a tenu son assemblée en présence de l’ancien président du groupe Sodiaal, convaincu que la mondialisation offre des perspectives inédites.
Le président de l’union de coopératives Altitude ne cache pas sa satisfaction de voir Sodiaal reprendre les activités de 3A. Jean-Pierre Chateau a d’ailleurs invité pour l’assemblée générale plénière du groupe un spécialiste de l’entreprise : François Iches, producteur de lait originaire du secteur de Montauban et président de Sodiaal de 2010 à 2014, n’ayant souhaité qu’un seul mandat. Aujourd’hui retraité, il est libre de sa parole et a livré aux représentants de l’union Altitude son analyse des évolutions laitières de ces dernières années. Il est convaincu de la bonne échelle du groupe : Sodiaal est la cinquième entreprise laitière mondiale, la troisième européenne et la première française avec 4,5 milliards de litres de lait collectés chez ses adhérents. Pour autant, il est des principes sur lesquels elle tient à rester présente : “La coopérative est grande, mais la mutualisation reste de mise ainsi que l’équité territoriale”, précise François Iches. D’où l’idée de “mixer le prix du lait”, pour ne pas opposer les régions entre elles. À chacune d’elles de se positionner face à ce qu’il qualifie d’une “belle opportunité” : la fin des quotas et la libération des volumes. Il n’ignore évidemment pas que les concurrents de Sodiaal grossissent eux aussi, mais selon lui, la coopération bénéficie de l’avantage indiscutable d’une relation privilégiée avec les adhérents, les éleveurs. “Le paysage laitier mondial a un besoin énorme de protéines laitières. Le niveau de vie augmente dans les pays émergents. Attention, ils sont exigeants, mais il ne faut pas avoir peur des exigences. Si la production agricole française en général - et laitière en particulier - est si performante et reconnue, c’est précisément parce qu’elle a su absorber ces efforts, douloureux mais nécessaires”, estime l’ancien président.
D’autres réactions
Patrick Escure, président de la chambre d’agriculture du Cantal et coopérateur, sent également ce profond bouleversement qui se prépare. Lui espère que pour y faire face, nos territoires sauront assurer le renouvellement des générations. “S’il existe bien une fragilité, cela risque d’être le facteur humain”, craint-il. Il continue d’appeler de ses vœux un “système organisé” qui, grâce à de nombreux partenaires, fait que l’installation n’est pas si risquée, même lorsqu’on y investit en moyenne plus de 300 000 euros... Si comme François Iches et Jean-Pierre Chateau il voit encore des perspectives de production agricole, Patrick Escure croit aussi à la production énergétique par le photovoltaïque sur bâtiment ou par la méthanisation. Dans la conclusion des travaux, Richard Siebert, directeur départemental des territoires du Cantal, rappelait que l’élevage et la montagne étaient les nouvelles priorités de la Pac. “Mais le revenu des agriculteurs ne sera pas seulement issu des aides Pac, mais aussi des nouveaux marchés qui seront conquis.”
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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