Alain Marleix évoque la Pac
"Ne pas céder à la panique"
Alain Marleix évoque la Pac
Parce qu´il estime que les agriculteurs cantaliens sont mal informés du fonctionnement de l´Europe et de la position des Etats quant aux propositions de révision de la politique agricole commune, le député Alain Marleix a tenu une conférence de presse pour réaffirmer qu´il n´y aura pas de réforme contrainte et forcée.
"Pas de catastrophisme !" implore le député Marleix, chargé de l´agriculture au Conseil général. "On entend tout et n´importe quoi à propos de la Pac (Politique agricole commune)", constate l´élu de Massiac. Au cours d´une conférence de presse, vendredi dernier, Alain Marleix a donné le sentiment de vouloir remettre les pendules à l´heure.Proposition n´est pas décisionPour lui, rien n´est fait. D´une part, il ne peut pas y avoir de réforme avant 2006, le traité de Berlin faisant foi. "En droit, un traité est supérieur à une loi nationale, supérieur à des directives européennes", affirme-t-il. D´autre part, les propositions de la commission européenne, soient-elles de Franz Fischler, restent des propositions qui, de surcroît, n´ont pas l´assentiment du conseil des ministres. "La commission propose, le conseil dispose", résume-t-il. "Ce conseil des ministres européens est le seul habilité à décider, répondant au principe que les décideurs sont les payeurs", argumente le député. Pour qu´un texte soit adopté, il faut une majorité qualifiée. Le vote des Etats les plus puissants ont plus de poids. "Or, 11 des 15 Etats, et pas des moindres, sont opposés à une réforme anticipée, et sont opposés aux propositions de Fischler". De même, M. Marleix tient à tordre le cou à une autre idée reçue : une Europe à 25, ce n´est pas diviser le gâteau des 15 en davantage de parts
Le gros et le petit gâteau"Là encore, ce qu´on raconte est faux. D´abord le gâteau va augmenter jusqu´en 2013, ensuite les 10 nouveaux pays ne pourront pas piocher dedans", image-t-il. Actuellement, le budget agricole européen annuel représente 45 milliards d´euros à se partager entre les 15 pays membres. Il pourrait augmenter d´environ 1 % tous les ans. Parallèlement, les 10 (petits) pays qui vont rejoindre la communauté européenne auront un autre budget de 2 milliards d´euros par an, durant une période probatoire de 6 ans. Enfin, sur un éventuel découplage des aides, le parlementaire cantalien, rapporteur du budget de l´agriculture à l´assemblée nationale, remarque que même le Premier ministre suédois admet que "ce serait un premier pas vers le démantèlement de la Pac". Selon Alain Marleix, le découplage n´est pas imposé par les négociations relatives à l´Organisation mondiale du commerce, et la plupart des Etats n´en veulent pas. "Pour le Cantal, cela signifierait que les exploitations ne seraient viables qu´à partir de 200 hectares", convient-il. Pour plus d´informations, consultez L´Union agricole et rurale du 26 février 2003.