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FCO
Ne pas baisser la garde de la vaccination

Les premiers animaux malades bovins et ovins ont été observés il y a deux semaines dans le Nord de l’Allier. La maladie progresse dans le Puy-de-Dôme alors que les vaccinations ne sont pas encore toutes réalisées.

Face à la progression de la maladie, il est fortement conseillé aux éleveurs bovins, ovins et caprins de vacciner les animaux et de veiller à leur bon état sanitaire.
Face à la progression de la maladie, il est fortement conseillé aux éleveurs bovins, ovins et caprins de vacciner les animaux et de veiller à leur bon état sanitaire.
© Auvergne Agricole

La Fièvre catarrhale ovine (FCO) s'est installée dans le nord de l'Auvergne il y a une quinzaine de jours. Les premiers animaux malades bovins et ovins ont été observés dans le nord de l'Allier, à la frontière avec la Nièvre et le Cher. A ce jour dans ce département, près de 500 foyers cliniques ont été recensés, dont une majorité d'ovins. Et des cas de suspicion sont en cours d'analyse (227 au 22 juillet).

 Avant et après la vaccination : veiller au bon état des animaux

Les Service de la Direction des services vétérinaires (DSV) notent une progression de la maladie vers le sud. Le 15 juillet, un premier cas sur une chèvre était déclaré à Lezoux dans le Puy-de Dôme. Au 23 juillet une trentaine de cas clinique bovins et ovins était confirmée dans le Puy-de-Dôme et une dizaine de cas de suspicions. La DSV s'attend à une avancée rapide de la maladie alors que les cheptels ne sont pas encore tous vaccinés. Et c'est effectivement là où se situe la plus grande inquiétude.

Si toutes les doses destinées aux bovins vaccinables (soit 233.200 doses) ont été ventilées sur le département, celles affectées aux ovins n'ont pas encore été livrées en totalité. En effet, la moitié seulement des 131 100 doses prévues pour les petits ruminants (ovins, caprins) sont arrivées, les autres lots restants devraient être livrés dans la dernière semaine de juillet. « Une attente bien trop longue » pour Michèle Delesvaux, présidente de la Fédération régionale ovine (FRO) qui souligne que la vaccination des ovins est en retard d'un mois. « Les producteurs ovins n'ont pas pu bénéficier des premières doses  de vaccin qui sont parties en priorité vers les broutards destinés à l'exportation. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, nous avons cumulé ensuite un autre retard lié, celui-ci, à un problème de fabrication au sein des laboratoires !» précise la présidente.

Une situation qui, cependant, ne doit  pas détourner les éleveurs de la pratique vaccinale, confie Françoise Letellier. La chef de service de la DSV conseille, par ailleurs, aux éleveurs de poursuivre la désinsectisation même après la vaccination, " car plus le cheptel est en mauvais état sanitaire, plus il a des difficultés à combattre le virus".

 Transhumance de l'espoir

Le contexte extrêmement tendu et difficile dans lequel se trouvent les producteurs ovins a conduit les représentants de la FRO à dénoncer une nouvelle fois l'urgence du problème. Au cours d'une récente rencontre avec la direction régionale de l'agriculture (DRAF), ils ont demandé premièrement que l'aide complémentaire liée à l'indemnisation des mortalités soit poursuivie au-delà du 30 juin 2008 à hauteur de 50 ?, et que cette aide n'entre pas dans le compte de l'aide « à minimis »; deuxièmement, que les doses non utilisées dans le Nord-est de la France soit rapidement transférées vers les secteurs dépourvus; et troisièmement, qu'une cellule de crise spécifique ovine soit installée au niveau régional et dans chaque département.

« Il est important que les moutonniers bénéficient d'une écoute et d'une attention particulière. Les difficultés sont telles sur les exploitations que des solutions d'urgence sont indispensables » indique Michèle Delesvaux.

C'est dans ce sens que la profession réclame « le rééquilibrage des soutiens couplés à hauteurs de la prime vache allaitante avec application dès 2009. L'Europe doit réparer les erreurs du passé et préparer 2013» précise Michèle Delesvaux.  « Les pouvoirs publics européens semble avoir la volonté d'agir pour l'avenir de la production ovine. La conférence européenne prévue à Limoges les 4 et 5 septembre prochains en témoigne. Tout au long de l'été, nous allons d'ailleurs nous mobiliser pour faire valoir la situation des moutonniers et maintenir la pression jusqu'au 19 novembre, date à laquelle la commission européenne statuera sur notre sort» conclut la présidente.

Et parmi les différentes actions initiées par la FNO, l'Auvergne lancera la première «transhumance de l'espoir » le 1er septembre dans les rues de Clermont-Ferrand.

Près de 600 brebis marqueront la détermination des producteurs à voir aboutir une ligne d'horizon dégagée pour l'avenir de la production.

Rappel

La fièvre catarrhale ovine est une maladie des moutons, chèvres et bovins due à un virus et propagée par un petit moucheron piqueur de 2 mm. Les animaux malades présentent des signes variables mais le plus souvent de l'œdème de la tête avec mouchage et larmoiement, de la congestion notamment de la langue qui prend une couleur bleue. Plusieurs animaux deviennent très maigres. La mortalité est présente dans l'espèce bovine et caprine et élevée dans l'espèce ovine.

L'Union européenne et la France prennent en charge à 100 % le coût du vaccin et approximativement à 50 % le coût de l'injection par le vétérinaire.

Enfin, il est important de rappeler que la FCO n'est pas transmissible à l'homme, ni directement, ni par les produits de l'élevage.

 

 

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