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Natéa mise sur les produits locaux

Après le bilan d’une période 2016-2017 difficile surmontée par le groupe, les responsables de Natéa ont présenté leurs projets d’avenir lors de leur assemblée générale annuelle le 6 décembre à Tulle.

© P. Dumont

« L’exercice 2016-2017 a été difficile mais nous nous y attendions », a résumé Franck Vevaud, directeur général, lors de l’assemblée générale de Natéa. Et pour cause, le moindre rendement en céréales dû à un été 2016 sec a eu pour conséquence directe une collecte en recul de 36 %. Malgré ce contexte défavorable, Natéa agriculture a enregistré une hausse de chiffre d’affaires de 4,38 %, portée par les bons résultats des engrais (+10 %), des agroéquipements (+19 %) et notamment des plastiques, de l’alimentation animale (+17 %) et des semences (+5 %). La plus faible production de céréales d’hiver et des maladies moins nombreuses ont entraîné un recul de 3,5 % des produits de santé végétale. Les prestations de services et les amendements ont eux aussi enregistré une baisse sur la période (-11 % et -6 %). Du côté espaces verts, les résultats sont globalement positifs. Les magasins ont été plus fréquentés que sur la période précédente et le panier moyen a augmenté. « Un chiffre d’affaires en hausse dans un marché mature est un bon résultat », explique Erwan Pouliquen, directeur grand public et collectivités. Deux rayons tirent les résultats vers le haut : le jardin (après deux années décevantes) et les produits du terroir. À l’opposé, les rayons vêtements et chaussants et surtout alimentation animale, concurrencés par l’offre disponible sur le net, sont en chute.
Parmi les événements marquants de la période, les responsables de Natéa ont rappelé l’ouverture du Gamm Vert village du Lonzac en remplacement de ceux de Chamboulive et Eyburie (19), désormais fermés tout comme celui de La Jonchère-Saint-Maurice (87). Autre nouveauté, un silo de 10 000 tonnes à Bessines-sur-Gartempe (87) ouvert en juillet 2016. Dans les mois à venir, le directeur de Natéa a annoncé l’ouverture sur le site de Limoges d’un magasin Soumo motoculture début janvier et d’un magasin Frais d’ici. Réagissant à l’actualité et en particulier aux États généraux de l’alimentation, celui-ci a estimé que le métier de Natéa allait être « mis sous tension. Il va falloir être soudés et agiles pour inventer de nouveaux modèles ». Le président du groupe, Hervé Forestier a pour sa part réaffirmé le soutien Natéa à ses adhérents sollicitant des prêts de trésorerie. Il a appelé le Crédit agricole à faire converger les procédures de ses caisses afin que tous les adhérents de l’ex-Limousin puissent être traités également.

Frais d’ici, ou comment valoriser la production des adhérents
Déjà implantée dans le sud-ouest et en Côte-d’Or, Frais d’ici est portée par la coopération. Fruit d’un partenariat entre Natéa et Frais d’ici, le magasin sera situé rue Auguste-Comte (Limoges), aux côtés de Gamm Vert et devrait générer un chiffre d’affaire de 800 000 euros. « Il s’agit d’une enseigne alimentaire proposant des produits à 80 % d’origine locale », explique Jean-Loup Descloseaux, chef de projet pour Frais d’ici. Les viandes, produits laitiers, fruits et légumes ou encore boissons qui seront proposés dans le magasin viendront d’un rayon de 50 km à la ronde. « Avant tout, nous écoutons les besoins des consommateurs et pour certains produits, il faudra donc chercher plus loin, poursuit Jean-Loup Descloseaux. C’est le cas pour les agrumes ou les bananes qui sont des produits basiques ». Pour pouvoir être retenus comme fournisseurs, les producteurs locaux doivent répondre aux normes réglementaires en vigueur, proposer des produits de qualité, visuellement attractifs et pourvoir assurer une logistique adaptée et régulière. Enfin, ils doivent pouvoir se libérer de temps à autre pour aller à la rencontre des clients dans le magasin. La préférence sera donnée aux producteurs coopérateurs. Autre produit incontournable en rayon : le pain. « Les gens recherchent un produit de qualité, un produit qui a une histoire », souligne Jean-Loup Descloseaux. Pour incarner cette histoire, Benoît Mazière, meunier à Saint-Léonard-de-Noblat (87) et Michel Senon, producteur céréalier, ont apporté leurs témoignages sur leurs activités avec la coopérative. 120 à 160 producteurs devraient comme eux être retenus pour le futur magasin.

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