Nappes d’eau : recharge hivernale peu active
Sur la plus grande partie du territoire, la période de recharge hivernale des nappes est déficitaire, fait assez exceptionnel.
Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) vient de livrer l’état des lieux des nappes d’eau souterraine. La pluviométrie du mois de décembre a présenté un caractère très exceptionnel avec des cumuls extrêmement faibles pour cette période de l’année sur l’ensemble du pays, tout comme les jours de pluie significative. Seuls le Sud de la Bretagne et la Loire-Atlantique ont accusé un déficit moins important. En moyenne, sur la France et sur le mois, la pluviométrie, déficitaire de plus de 70 %, a été la plus faible enregistrée en décembre sur la période 1959-2015.
L’évolution du niveau des nappes traduit une poursuite de la période de bascule vers une recharge progressive. Au cours du mois de décembre, on a noté une diminution du nombre de points en baisse (38 % contre 44 % fin octobre) et stables (29 % contre 35 %) avec, en contrepartie, une augmentation du nombre de points en hausse (33 % pour 20 % fin octobre). Sur l’ensemble du territoire, les niveaux de nappes sont normaux pour un tiers d’entre eux, mais inférieurs à la normale pour les deux autres tiers. La période de recharge hivernale n’a pas été vraiment active à cause du déficit pluviométrique enregistré. La situation est assez dégradée par rapport aux années précédentes (janvier 20104 et 2015) caractérisées par des pluies plus abondantes en fin d’année 2013 et 2014.
Les niveaux de nappes à fin décembre 2015 sont en baisse pour 38 % d’entre eux, stables pour 29 % et en hausse pour les 33 % restant.
Déficit en pluies
Après une baisse assez généralisée des niveaux observée jusqu’à la fin de l’été, le taux de remplissage des nappes ne s’améliore que très difficilement du fait d’un déficit en pluies en fin d’année. Il affiche, pour un grand nombre de réservoirs (55 %), des valeurs inférieures à la normale. Dans le détail, on note que 35 % des points suivis ont des niveaux normaux et seuls 10 % sont supérieurs à la normale.
Parmi les nappes qui présentent les situations les plus favorables en cette période hivernale, avec des niveaux normaux, deux régions sortent du lot. En premier lieu, les aquifères de la vallée du Rhône, qui sont toujours relativement stables et dont les taux de remplissage sont, pour beaucoup, proches de la normale. Les pluies efficaces de fin d’année marquent le début de la période de recharge. Et puis, la plupart des aquifères du nord-ouest du bassin parisien présentent, pour un grand nombre de points, des niveaux normaux. Si plusieurs points sont encore ne baisse, la tendance à la stabilisation s’amorce. Plusieurs secteurs présentent pour leur part des situations moins favorables, avec des niveaux inférieurs à la normale, comme les nappes du bassin Adour-Garonne, la nappe alluviale de la plaine d’Alsace au nord de Colmar, les nappes aquifères karstiques du secteur de Nîmes et Montpellier et les nappes alluviales de Corse. Certains secteurs présentent quant à eux des situations défavorables, avec des niveaux très inférieurs à la normale comme la nappe des calcaires jurassiques de Lorraine, les aquifères de Vendée et du nord du bassin Adour-Garonne, la nappe du Plio-Quaternaire aquitain.