Montagne, nouvelle égérie salers ?
Géraud Semeteys a repris en janvier l’exploitation Manhès à Arpajon-sur-Cère. Un cheptel à la génétique reconnue qu’il entend perpétuer et encore améliorer. Il concourt au National salers notamment avec Montagne.
Géraud Semeteys a repris en janvier l’exploitation Manhès à Arpajon-sur-Cère. Un cheptel à la génétique reconnue qu’il entend perpétuer et encore améliorer. Il concourt au National salers notamment avec Montagne.
Si la perfection n’est pas non plus de ce monde chez la gent bovine, Géraud Semeteys l’affirme : Montagne s’en approche. Âgée de huit ans, cette fille d’Inès et Hermès a tout pour elle : de l’épaisseur, de la longueur, du coffre, un bassin idéal, et “la” tête de la salers, comparable à nulle autre. Dans le pré, nul doute, la star c’est elle même si ce mercredi pluvieux, elle a décidé de promener éleveur et journaliste pour la séance photo... Une pépite qu’a fait naître Francis Manhès auquel Géraud a succédé au Vert d’Arpajon en janvier dernier, après un stage de parrainage entre cédant et repreneur. “L’an dernier je l’avais repérée et on l’avait soignée pour le comice d’Ytrac qui a finalement été annulé”, relate le jeune agriculteur. Cet automne, précieux sésame en poche (trois désinsectisations et PCR négative), pas question de rater le coche du National dont le jeune agriculteur foulera le ring pour la première fois avec des bêtes à son nom : Montagne, mais aussi Rosalie (fille de Lily et Nobel), une vache de 4 ans suitée d’une velle, et Tressy (Ines x Nobel), une doublonne. “Comme on juge le couple, j’aurais presque tendance à préférer Rosalie, elle est plus petite mais c’est la vache qu’il faut avoir à l’étable : à quatre ans, elle a déjà deux produits et elle est issue d’une famille de vaches qui marchent très bien.” Tout comme Tressy d’ailleurs qui affiche elle aussi “la gueule de l’emploi”, une doublonne très développée, avec un bon bassin, de l’épaisseur, et du cachet donc... Mais Géraud n’est pas éleveur à mettre la charrue avant les bœufs : décrocher un prix de section serait déjà une gageur, alors imaginer plus...
"Dormez tranquille, élevez salers...(1)"
Depuis toujours, le jeune homme voue une passion indéfectible à la race acajou, “c’est la race par excellence, cet hiver je n’ai pas tiré un seul veau. Quand tu arrives le matin à l’étable, le veau est né, a déjà tété... C’est un vrai confort de vie”. C’est elle d’ailleurs, la salers, qui l’a fait renoncer à s’installer avec ses parents, producteurs de lait à Jussac. L’obligeant de fait à rechercher une ferme à reprendre, tout sauf évident dans un département où les hectares libres sont rares... et chers. Mais Géraud avait visiblement une bonne - ou plutôt deux - bonnes étoiles : Philippe Manhès (formateur au CFPPA d’Aurillac et président du GIE Génération salers) qu’il connaît bien l’a mis en relation avec son frère, Francis, qui cherchait un salarié. Géraud soignera les animaux deux hivers au Vert avant que Francis décide de prendre la retraite et lui propose l’exploitation en fermage(2) : 60 ha aux portes d’Aurillac et 20 ha de montagne à Vernols. Et surtout un cheptel salers à la génétique réputée. Une opportunité en or aux allures de bouclier de Brennus pour celui qui contribue aux beaux jours du
RC Saint-Cernin.
Compétiteur dans l’âme
L’éleveur arpajonnais mise sur la génétique Manhès pour vendre lui aussi des animaux reproducteurs en plus de ses broutards. “Mon but, c’est de poursuivre l’amélioration génétique du troupeau, de vendre des reproducteurs, mais aussi des vaches de réforme que je vais essayer d’engraisser et, pourquoi pas, d’écouler en vente directe. Mais cela nécessitera d’avoir un peu plus de surfaces pour les engraisser à l’herbe”, explique Géraud, qui a débuté le pâturage tournant avec trois lots de vaches. L’herbe, pilier de son système économe et de l’alimentation : à base de foin et enrubannage en hiver, et “si besoin, un peu de complément, le plus basique possible, un mélange de céréales”.
Compétiteur dans l’âme sur les terrains de Fédérale 3, l’éleveur l’est aussi sur les concours bovins qu’il a découverts en 2017 alors élève au lycée agricole, en participant au Salon de l’agriculture. “Depuis je n’ai pas décroché, j’allais sur les comices aider des copains...” La semaine prochaine, ce sont ses propres animaux qui seront en lice. “Ce sera pour moi l’occasion de me faire connaître, de montrer que Manhès ou Semeteys, la génétique est là...”
Suivre le concours national salers sur https://www.sommet-elevage.fr/fr/session/4d63670a-7900-ef11-aaf0-000d3a2b945f/concours-national-salers
(1) Ancien slogan de la race.
(2) 80 ha de SAU, avec les bâtiments. Le repreneur a racheté le cheptel (60 vaches saler pures) et le matériel.