Moisson 2020 : un premier bilan
Céréales Les moissons battent leur plein dans le sud de l’Allier et touchent à leur fin au nord. Le premier bilan est mitigé avec des blés de bonne qualité, mais en faible quantité.
Une moisson de blé précoce
Après une semaine de moissons intenses, la collecte est quasiment terminée en Sologne bourbonnaise, avec une dizaine de jours d’avance. En revanche, le temps incertain et les légères pluies de la semaine du
14 juillet ont interrompu à mi-parcours les chantiers de récolte plus au sud.
Des parcelles tracées qui permettent une approche précise des rendements
Cette année encore, les rendements sont très hétérogènes. Certaines parcelles ont complètement décroché, passant en dessous de 15 qt/ha, alors que d’autres peuvent dépasser 80 qtx/ha.
Gel, sécheresse printanière… les facteurs de variation sont multiples.
Avec l’augmentation des surfaces en blé tracé en filière (CRC, Barilla, Charte de production Française…), les coopératives disposent désormais d’un outil fin pour analyser les variations de rendements : « Les parcelles qui sont actuellement récoltées sur le secteur Sud Allier présentent une moyenne de 57 qtx/ha, un rendement moyen similaire à celui des parcelles de Forterre. En revanche, sur des terres plus légères, les rendements ont décroché. En Sologne, par exemple, le rendement moyen est de 44 qtx/ha. La moyenne 2020 des rendements sur la collecte des silos de l’Ucal s’établit à 51 qtx/ha, soit environ 10 % de moins qu’en 2019 » développe Yves Courrier, directeur de l’Ucal.
Des blés de qualité
En parallèle de ces faibles rendements, la qualité technologique est plutôt bonne. Plus de 99% des blés sont de qualité suffisante pour l’alimentation humaine. Corine Jasserand, responsable qualité de l’Ucal, précise : « La moyenne des poids spécifiques s’établit à 78,8 kg/hl, et la protéine à 12,5 %. La qualité sanitaire est également bonne. Nous n’avons pas encore de retour sur les caractéristiques de panification, qui sont essentielles et qui permettent de se positionner sur les différents marchés ». Pour Denis Beauchamp, responsable commercialisation de l’Ucal : « Les clients meuniers sont de plus en plus exigeants. La qualité des blés, cette année, permettra sans doute de répondre à la majorité des exigences du marché. Pour permettre une meilleure valorisation, une partie des blés est certifiée en filières : les certifications sont en cours, et les agréages des cellules débuteront dès la fin juillet ».
Et les autres espèces ?
En orge, les rendements sont très variables. Bon nombre de parcelles sont en décrochage et la moyenne est proche des 45 qx/ha. Les principales causes de décrochage sont dues à l’impact de la sécheresse, qui a conduit à un mauvais remplissage du grain, ou aux attaques de jaunisse (JNO), transmise tardivement par les pucerons. Les PS sont dans la moyenne basse, autour de la norme, avec une moyenne proche de 64 kg/hl. Les rendements en paille sont faibles, malgré les repousses de talles observées dans les champs depuis début mai.
Côté colza, conformément à toutes les prévisions, la récolte est extrêmement décevante. Les rendements extrêmement faibles sont à mettre en parallèle avec les surfaces perdues à causes des maladies, des prédateurs et du gel…
Sébastien Joly