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Moins d’herbicide et d’engrais azotés sans subir de baisse de rendements

Les chercheurs du centre d’études biologiques de Chizé (CEBC), en Deux-Sèvres, ont déterminé que la réduction d’engrais azotés et d’herbicide sur les parcelles permettrait un gain économique sans pour autant entraîner une baisse de rendement.

Alain Rousset, le président de la Nouvelle-Aquitaine (à gauche) est allé à la rencontre d’agriculteurs de la zone atelier en compagnie de Vincent Bretagnolle, le directeur de la zone atelier (à droite).
Alain Rousset, le président de la Nouvelle-Aquitaine (à gauche) est allé à la rencontre d’agriculteurs de la zone atelier en compagnie de Vincent Bretagnolle, le directeur de la zone atelier (à droite).
© Region Nouvelle-Aquitaine Francoise Roch (29)

« Plus on met d’azote et d’herbicide sur les cultures et moins les agriculteurs gagnent de l’argent, ce qui est assez paradoxal ». Le constat de Vincent Bretagnolle, le directeur de la zone atelier Plaine-et-Val-de-Sèvre, peut surprendre, Alain Rousset le premier. Le président de la Nouvelle-Aquitaine s’est félicité des résultats du CEBC, qui permettent de passer « d’une agriculture de compensation à une agriculture d’innovation ». Ils émanent des expérimentations conduites sur la zone atelier de 435 km2 créée il y a vingt-quatre ans et regroupant 400 exploitations agricoles entre la forêt de Chizé et l’agglomération niortaise. « Une partie des agriculteurs est actuellement dans des conditions optimales au niveau des rendements mais pas au niveau des revenus. Il y a une marge de man½uvre à ce niveau-là », concède le chercheur. Le gain économique s’explique ainsi par la réduction d’achats d’engrais mais se pose alors la question de la lutte contre les adventices. Pour ce faire, la solution pourrait venir du ciel avec les alouettes des champs notamment. « Ce sont des prédatrices potentielles, jusqu’à 50 % de graines produites par les adventices », analyse le directeur de la zone atelier. Une étude est actuellement en cours sur 140 parcelles de la zone pour valider expérimentalement ces constatations.
Néanmoins, la destruction des adventices a une forte incidence sur les polinisateurs. Une étude a montré que le coquelicot fournissait, selon les périodes de l’année, jusqu’à 60 % de l’apport en pollen des abeilles sur les parcelles. « Nous observons depuis quelques temps un déclin généralisé de l’ensemble de la biodiversité et notamment une baisse de la production de miel, qui est un indicateur assez fort de l’impact des méthodes actuelles sur les abeilles », souligne le chercheur. Un impact susceptible de se répercuter négativement sur les rendements de cultures de tournesol ou de colza. De plus, des études antérieures menées par le CEBC avaient quant à elles démontré que l’augmentation du nombre de pollinisateurs pouvait accroître les rendements de l’ordre de 20 %. Les agriculteurs auraient donc tout intérêt à développer les ressources de ces populations. De ce fait, une dizaine d’exploitants de la zone ont accepté de semer, en faible quantité, des bleuets dans leurs champs de blé dans le cadre de cette étude.
En parallèle, afin de renforcer la biodiversité du territoire, Vincent Bretagnolle souligne l’importance de parcelles biologiques. Un programme est d’ailleurs en cours pour « tester l’hypothèse que les cultures en conventionnelle bénéficient des cultures bio alentours, et non pas l’inverse, par le transfert et la dispersion des espèces ».
Les travaux menés par les chercheurs du CEBC présentent également un intérêt écologique certain. « La biodiversité pourrait compenser la réduction et la dépendance aux intrants chimiques », s’avance le chercheur. Des études réalisées sur quatre captages d’eau de la zone ont d’ailleurs démontré qu’il commence à y avoir une diminution des nitrates.

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