Mieux accompagner les nouveaux agriculteurs
Le Salon de l’agriculture a été l’occasion pour la fédération nationale des Safer de s’interroger sur l’évolution des profils des agriculteurs qui s’installent et leurs attentes.
Le Salon de l’agriculture a été l’occasion pour la fédération nationale des Safer de s’interroger sur l’évolution des profils des agriculteurs qui s’installent et leurs attentes.
En 2022, 142 300 ha sont passés par les mains des Safer. Pour chaque bien proposé, il y a entre deux et trois candidats soit au total 37 400 personnes. Sur la totalité, 32 % de candidats à l’installation et 37 % d’agriculteurs souhaitant obtenir un complément de foncier suite à leur installation.
Plus du tiers des surfaces attribuées par les Safer vont aujourd’hui à l’installation. « Le besoin de renouvellement des générations est énorme, confie Pierre Meyer de Jeunes Agriculteurs lors de la conférence. Nous avons besoin de hors cadre familiaux, de tous âges. Le secteur agricole doit attirer et être en mesure de répondre à ces nouveaux profils ».
Si le secteur est en demande et les candidats présents, le processus d’installation ne fonctionne pas pour tout le monde semble-t-il. « Sur 10 candidats qui se présentent dans les points info installation, 6 ne sont pas issus du milieu agricole, explique Coline Sovran de Terres de Liens. Or, seul un tiers des installés sont hors cadre familial. Il faut améliorer l’accompagnement mais aussi la transmission et avoir des aides financières mieux adaptées. Quid des plus de 40 ans dans l’accès aux aides ? ».
Du côté des propriétaires, l’arrivée de nouveaux profils d’agriculteurs est vue d’un bon œil. Pour Bruno Keller, président de la Fédération Nationale de la Propriété Rurale, il faut toutefois simplifier les démarches sinon « on va droit dans le mur, résume-t-il. Nous devons aussi redonner de l’attrait à l’investissement foncier en France. La friche, la vente à des investisseurs étrangers serait un échec ». L’arrivée des nouveaux profils d’agriculteurs pose en effet la question de l’investissement dans le foncier. Pour Pierre Meyer, la propriété n’est pas une fin en soi et l’installation d’agriculteurs hors cadre familial doit être sécurisée. Le portage de foncier est une vraie solution pour ceux qui ne veulent ou ne peuvent investir mais pour Terres de liens, il ne doit pas se faire à n’importe quel prix. « Oui, aujourd’hui l’investissement est important pour un jeune installé mais il n’est pas anormal si l’on considère que l’agriculteur est un entrepreneur, souligne Emmanuel Hyest, président de la FN Safer. Il faut travailler sur l’accompagnement et je vois que tout le monde cherche des solutions, c’est positif. De nombreux pays d’Europe ont imaginé des transmissions plus simples qu’en France par exemple. Quant au Groupement agricole foncier d’investissement présenté dans le projet de Loi d’orientation agricole, cela ne nous paraît pas être une bonne solution car ce serait une financiarisation du foncier et personne ne veut de ce modèle. »