Mettre fin à un déficit de notoriété “insupportable”
Le Conseil général a présenté jeudi soir en présence d’éminents ambassadeurs, son plan de communication destiné à redonner au département ses lettres de noblesse.
À quelques semaines du printemps, c’est à une véritable renaissance que le président du Conseil général et son équipe ont invité jeudi les Cantaliens lors d’une soirée événementielle en présence de tout ce que le Cantal compte de représentants politiques, économiques, associatifs... mais aussi d’ambassadeurs de renom. Une renaissance ou plutôt une mue pour sortir un département englué depuis trop longtemps dans une chrysalide de complexes et de “pudeur excessive”. Comment ? En affichant haut la couleur - désormais rouge du cartouche Cantal Auvergne - d’un Cantal, qui de l’avis de Vincent Descœur, a des valeurs “sans prix” faites d’authenticité qui seront sans doute recherchées demain par des millions de Français, tentés par le choix du rural. Mais aussi en ajoutant une touche de modernité à une image encore composée dans l’esprit de certains d’a priori peu flatteurs. Pour réussir ce pari audacieux, le Département a adopté la stratégie de la pieuvre : occuper l’espace en s’appuyant sur un réseau d’ambassadeurs acquis à la cause. Et ils sont nombreux ces Cantaliens de souche ou de cœur à pouvoir et vouloir assurer cette mission, à l’image d’un Marc Maury, speaker du Stade français et de Rolland Garros, qui a fait ses premières armes sportives sur les terrains cantaliens. Animateur de la soirée, il n’a pas eu de mal à vanter le potentiel de son Cantal natal dont il est bien disposé à faire la promotion à la première occasion (et ce pourrait bien être dès la semaine prochaine à l’Open gaz de France de tennis).
Une fierté assumée
C’est d’ailleurs dans ce milieu, celui du sport, que le Département ne manquera pas de légats : Christian Prud’homme, directeur d’ASO, société organisatrice du Tour de France et du Paris-Dakar, est de ceux-là. Indisponible jeudi, il a assuré, par message vidéo interposé, des liens forts qui unissent ASO au Cantal. Liens qui vont s’intensifier avec le choix du Lioran comme site d’accueil du Merrell oxygene challenge, annoncé comme le nouvel événementiel multi-sports national voire international. Autre Cantalien d’origine, Jean Todt n’a pas caché sa volonté de passer plus de temps en terres pierrefortaises, qu’il a fait connaître pour la première fois à sa compagne, l’actrice asiatique Michelle Yeoh. Le patron de la “scuderia” Ferrari, déjà impliqué dans de précédentes opérations promotionnelles, reste lui convaincu que le Cantal est une terre d’accueil extraordinaire qui n’a pas encore eu l’opportunité de mettre en avant son potentiel, qui, il en est sûr, peut le hisser parmi les départements pilotes de l’Hexagone. Un message en écho à celui que s’est attaché à délivrer un Vincent Descœur résolument offensif dans sa présentation d’un plan de communication ambitieux et qui, à défaut de moyens importants, a allié émotion et inventivité.
Nouveau visage
Déjà, les Auvergnats de Paris ont été mis à contribution pour afficher dans leurs établissements parmi les plus prestigieux de la capitale (ou parfois les plus insolites comme le bus-restaurant londonien d’Alexandre Soissons) les bannières et les produits du Cantal. Autre temps fort : la présence du stand Cantal au Salon de l’agriculture devenu son second “centre d’affaires”. Plus ambitieux encore : amener en 2010 le Cantal, et en l’occurrence son AOC fromagère, sur les plateaux télé via des spots publicitaires, dont les scénarii provisoires, pour le moins décalés, ont été présentés en avant-première après l’intervention du président du Cif. Enfin, c’est sur le net que le Cantal compte aussi poursuivre une “second life”. Nouvelle image, nouveau ton donc mais aussi nouvelle identité visuelle dévoilée à l’issue de cette soirée avec le nouveau logo du Conseil général. Le projet est ambitieux, l’enjeu essentiel d’autant plus en ces temps de crise, a conclu V. Descœur qui a invité chacun à “afficher une fierté tout sauf déplacée et égoïste”. Reste le plus dur sans doute : convaincre Cantaliens à prendre en main leur destin.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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