Mathilde ou la vie sans frontières
Responsable d’une exploitation polyculture élevage à Maillot dans l’Yonne, mais également partie prenante au sein de l’activité traiteur de l’entreprise familiale, Mathilde Lemaitre n’en multiplie pas moins les engagements, que ce soit auprès des JA ou de l’Afdi Bourgogne Franche-Comté.
À 25 ans, Mathilde Lemaître ne s’est fixée aucune frontière, que ce soit au travers du champ de ses activités ou de ses engagements syndicaux ou associatifs. Quatrième génération d’une saga familiale installée à Maillot, aux portes de Sens, dans l’Yonne, elle perpétue l’exploitation créée à l’aube des années 1900 par le grand-père Maurice. Roger, son fils, fut le premier à arrêter les vaches, en 1957, passant d’une culture vivrière à une exploitation de plus de 200 hectares, avant que Jean-François, le père de Mathilde, ne lui succède, jusqu’à l’arrivée de celle-ci, en 2012, après un parcours atypique : bac S en poche, elle entame une « prépa » kiné à Paris, avant de se laisser tenter par un retour à la terre : « Les parents ne nous ont jamais rien imposés, papa nous a simplement posé un jour la question, à la veille d’agrandir les structures existantes, de savoir si nous étions intéressés pour continuer après lui. » La vocation est née avec le temps, guidée par sa passion des chevaux : « À Paris, c’est ce qui me manquait le plus. J’étais habituée depuis l’âge de 14 ans à m’en occuper matin, midi et soir. Je me suis rendu compte que cette ferme me tenait à cœur, qu’il était important de conserver ce bien familial. » Aînée d’une fratrie de trois enfants, elle gère aujourd’hui, après avoir passé un BTS Acse et avec l’aide de deux salariés, une exploitation de 300 hectares en grandes cultures, ainsi que deux ateliers d’engraissement porcs et volailles. Un travail qui ne s’arrête pas là, puisque Mathilde participe également à l’activité traiteur de l’entreprise créee par ses parents : « Je suis sur le marché de Sens le samedi matin et le vendredi si besoin, ainsi qu’à la boutique, ouverte trois jours par semaine. Je m’occupe également de la préparation des repas en amont, gérant en parallèle le service. » Elle avoue préférer le contact avec la clientèle et les relations humaines que de s’occuper de la préparation des plats de viande ; « ce n’est pas mon truc, je n’en mange quasiment jamais. »
La suite dans le Réveil Lozère, page 9, édition du 28 mai 2015.