Marc Fesneau détaille son « pacte » pour renouveler les générations
Réconciliation entre agriculture et société, renouvellement des générations et transition écologique, reconception des systèmes de production : le ministre de l'Agriculture a présenté le 15 décembre un pacte d'orientation, fruit de six mois de concertation.
« Il nous faut aujourd'hui relever deux défis [...] : le défi démographique et le défi climatique », a déclaré Marc Fesneau, en présentant en Normandie un Pacte d'orientation pour le renouvellement des générations en agriculture. Entre un tiers et la moitié des agriculteurs vont partir à la retraite d'ici dix ans. Ils doivent aussi continuer à produire en quantité et en qualité suffisantes sous les nouvelles contraintes climatiques tout en participant aux transitions écologiques. Le ministre a donc dévoilé un « pacte », promesse d'Emmanuel Macron en septembre 2022 et résultat d'une concertation lancée il y a un an, et qui se déclinera en un projet de loi d'orientation, censé être examiné au Parlement mi-février ou début mars.
Le premier axe vise à réconcilier l'agriculture et la société, en facilitant par exemple la découverte des métiers du vivant via la découverte de fermes par des visites d'écoliers ou des stages de collégiens et lycéens. Ou encore renforcer la confiance des consommateurs dans l'alimentation, en augmentant de 80 % le nombre d'inspections de sécurité sanitaire, grâce à 190 effectifs supplémentaires et une dotation de 38 millions d'euros.
Le deuxième axe veut, pour sa part, « faire émerger une nouvelle génération d'agriculteurs à l'avant-garde des transitions écologiques ». Marc Fesneau a annoncé un « choc de compétences » pour former en trois ans les 50 000 professionnels au contact des agriculteurs, afin qu'ils disposent « des compétences de pointe en matière de transitions agroécologiques ».
Des travaux sur le foncier mais pas de « grand soir »
Inclus dans le Pacte d'orientation, le thème du foncier n'a toutefois rien du « grand soir ». « Ce qui est attendu, ce dont nous avons besoin, ce n'est pas d'un « grand soir » du foncier, comme j'ai pu l'entendre », a déclaré Marc Fesneau, opposé à une réforme du statut du fermage. Des travaux sont inscrits dans l'axe du Pacte qui vise à « reconcevoir les systèmes de production à l'échelle des exploitations ». Il prévoit la mise en place d'« une clause contractuelle type, notamment dans le cadre du bail à ferme, afin d'assurer un partage des bénéfices de l'installation électrique, notamment pour l'agrivoltaïsme, entre le propriétaire du foncier et l'exploitant, qui pourrait être par exemple une rémunération de ce dernier indexée sur le prix de l'électricité », a détaillé le ministre. Un autre chantier sera mené avec les Safer afin qu'elles puissent « allonger progressivement la durée effective du stockage des terres agricoles, pour mieux cibler leurs actions en appui au renouvellement des générations, ce qui s'accompagnera d'une évolution de leur gouvernance ».