Lucie Corneloup choisit le Poulet du Bourbonnais !
Chaque année, le syndicat présente un nouvel installé en agriculture sur le département de l’Allier. En 2023, c’est sur la commune de Liernolles, chez Lucie Corneloup que les Jeunes Agriculteurs ont choisi de s’installer le temps d’un après-midi.
L’installation et le renouvellement des générations est l’un des enjeux majeurs de l’agriculture française. Le syndicat des Jeunes Agriculteurs de l’Allier s’est emparé de la problématique et propose tous les ans aux acteurs et partenaires du monde agricole de se retrouver au sein d’une exploitation agricole pour mettre en avant le parcours d’un jeune installé.
Fort de près de 200 adhérents, présent sur onze cantons, le syndicat des Jeunes Agriculteurs de l’Allier est animé par un Conseil d’administration composé de quarante membres et un Bureau de treize personnes.
Vendredi 3 février, c’est sur le secteur des Jeunes Agriculteurs du canton de Jaligny-sur-Besbre, regroupant huit adhérents de moins de 38 ans, que la « journée nouvel installé » s’est déroulée. Plus exactement sur le domaine du Bois Rond situé sur la commune de Liernolles, à l’Est du département de l’Allier, chez Lucie Corneloup.
Les rôles du syndicat
L’occasion pour Cédric Fournier, président des Jeunes Agriculteurs de l’Allier, de rappeler aux participants les grandes missions de l’organisation : « Nous organisons des événements et des projets en lien avec l’installation agricole en vue de participer activement au renouvellement des générations en agriculture. Nous défendons également les droits des jeunes installés et des porteurs de projets en menant un travail de fond sur de nombreux dossiers. Les Jeunes Agriculteurs sont là aussi pour favoriser la communication positive sur nos métiers en créant des événements et des supports de communication pour promouvoir la profession, les productions et l’agriculture en règle générale. Enfin, nous apportons nos compétences et de l’information aux agriculteurs du département ».
Lucie, âgée de trente ans, est installée depuis le 1er décembre 2019 après avoir obtenu un Bac Littéraire et un BTS en productions horticoles. Associée en Gaec avec son compagnon Pierre Picard, ils exploitent ensemble une SAU de 330 hectares découpés en terres en herbe pour 280 hectares et en terres cultivées pour 50 hectares que décrit Lucie : « Nous élevons 150 mères de race limousine avec un engraissement des femelles. Nous vendons les broutards et une dizaine de taurillons chaque année en assurant le renouvellement en interne de notre cheptel ».
Une activité d’élevage qui s’est développée depuis quelques années avec la production de volailles de chair au sein de six bâtiments label contenant chacun 4 400 poulets et deux autres bâtiments destinés à l’élevage de 1 000 Poulets du Bourbonnais, une AOC nouvellement reconnue.
Plusieurs ateliers de production
Divers ateliers repartis sur trois sites situés sur les communes de Liernolles et Monétay-sur-Loire. Outre les nombreux bâtiments nécessaires aux activités d’élevages, le Gaec dispose de matériel en propriété et délègue les travaux de moisson et d’enrubannage à une ETA.
Une répartition des tâches
Une exploitation agricole aux activités soutenues qui demande une véritable organisation en terme de main-d’œuvre comme l’explique Lucie : « Me concernant j’assure la gestion de l’élevage des bovins et le volet administratif. Pierre a en charge la gestion des volailles et des cultures. Nous disposons également d’un salarié polyvalent, qui conduit principalement les engins. Notre exploitation accueille également des apprentis comme, le dernier en date, Sébastien Corre, futur installé de la Montagne Bourbonnaise ».
Être motivée
Une installation réussie qui s’explique tout d’abord par les motivations de Lucie : « Après une expérience professionnelle au sein d’exploitations agricoles et cinq ans au sein d’un cabinet comptable bien connu de la région, j’avais envie d’avoir un métier varié et de jouer un véritable rôle dans l’alimentation de notre société. De plus je souhaitais être mon propre patron et travailler en extérieur ».
Un parcours, jusqu’à l’installation
Pour y parvenir, Lucie a mis toutes les chances de son côté. Après un passage au poste accueil installations en janvier 2019, elle présente son plan d’entreprise (PE) le 29 juillet de la même année. Son dossier est étudié au Centre d’Elaboration du Plan de Professionnalisation Personnalisé (CEPPP) en septembre et son projet passe en Commission Départementale d’Orientation de l’Agriculture (CDOA) en novembre pour lui permettre de s’installer au 1er décembre 2019. Une installation pour laquelle elle bénéficie de 34 000 euros d’aide à l’installation (DJA) sur les 39 000 euros qu’elle avait sollicités.
L’accompagnement nécessaire
Lucie a bénéficié, tout au long de son parcours, d’un accompagnement personnalisé en effectuant des formations, un stage de 21 heures afin de mieux comprendre les enjeux fonciers, juridiques et maîtriser les aspects de la diversification, de la biosécurité et de la technique, en particulier en production avicole. « J’ai pris ma décision en fin d’année 2018 et j’ai entamé les premières démarches au tout début de l’année suivante. Mon objectif principal étant de développer l’activité AOC Poulet du Bourbonnais au sein du Gaec.
Une jeune installée satisfaite de son parcours à l’installation même si des difficultés peuvent apparaître : « Je n’ai pas rencontré de difficultés particulières. Désormais, sur notre exploitation il faut faire face à des imprévus humains tels que le départ d’un salarié et d’un associé ».
Après avoir investi sur deux nouveaux poulaillers AOC Poulet du Bourbonnais, Lucie et Pierre souhaitent parfaire leur système et diminuer la charge de travail.
Lucie s’est depuis investie au sein des Jeunes Agriculteurs de l’Allier, aux côtés de l’équipe départementale mais aussi lors des activités de Pierre, lorsqu’il était président régional des Jeunes Agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes : « Être active dans ce groupe, permet d’échanger, de rencontrer d’autres jeunes du métier. Je peux aussi bénéficier de formations, notamment celle dédiée au dressage des chiens de troupeaux car je possède trois border-collie ».
L’AOC Poulet du Bourbonnais
Une race
Race ancestrale rustique, née de la rencontre entre la poule blanche, présente depuis des siècles dans l’Allier, et le coq Brahma, importé d’Asie au milieu des années 1800.
Les points clefs de l’AOC
L’élevage doit être en plein air avec des parcours herbeux ombragés d’une surface de 3 000 m² minimum pour 500 poulets. La croissance est plus lente avec 101 jours minimum d’élevage. L’alimentation doit être riche en céréales locales (70 % de céréales provenant de l’aire géographique), additionnées de produits laitiers deux à trois semaines avant l’abattage pour favoriser une chair plus moelleuse et plus persillée.
Enfin, la zone de production est délimitée, principalement concentrée sur le département de l’Allier.