Loup : Il était une fois… des moutons qui ne voulaient plus servir de repas aux loups
FDSEA, JA et Chambre d’Agriculture invitent à la projection
de 2 films suivis d’un débat sur la problématique loup et élevage.
Naturelle ou aidée par l’homme, la réapparition du loup sur le territoire français fait couler beaucoup d’encre, mais surtout provoque colère et indignation des 2 côtés, les pro et les anti-loups. Manque d’informations, déformation de la réalité, passions exacerbées… la problématique s’enlise et aujourd’hui l’élévage ovin semble menacé dans certaines zones. Ces dernières années, on a recencé plus de 6 000 bêtes tuées par le loup en 2013 et plus de 9 000 en 2015. La Haute-Loire n’a pas été épargnée par les attaques de ce prédateur, bien qu’à une échelle incomparable avec les départements alpins notamment.À l’initiative de la FDSEA, des JA et de la Chambre d’Agriculture, lundi prochain 21 novembre, une projection suivie d’un débat est organisée à l’Immeuble interconsulaire au Puy-en-Velay, à partir de 18h30.
Documentaires réalisés par un éleveur
Deux films y seront présentés. Ce sont des réalisations d’un amateur Bruno Lecomte, éleveur de chèvres dans les Vosges. Cet agriculteur confronté à des attaques de loups sur son secteur se voit obligé de parquer ses chèvres toutes les nuits plutôt que de les laisser pâturer librement comme il l’avait toujours fait jusqu’alors. Il doit les complémenter à l’auge, cette pratique allant à contre courant de son idéologie d’éleveur, et des bonnes pratiques de l’élevage extensif à l’herbe. Loin d’être seul dans ce cas, tous les moutonniers et notamment ceux qui pratiquent l’estive, sont contraints d’agir ainsi, et malgré cela déplorent encore de nombreuses pertes car le loup attaque aussi de jour. Notons aussi que les moutons ne sont pas les seules cibles du loup ; il s’attaque aussi aux bovins, aux chevaux, aux chiens…Des solutions pour protéger les troupeaux sont proposées et testées par un grand nombre d’agriculteurs. Clôtures, chiens de protections, ânes… avec le temps c’est le prédateur qui s’adapte et trouve des failles pour arriver à ses fins, manger ou tuer du mouton. Et par ailleurs, ces méthodes coûtent cher, prennent du temps et posent d’autres problèmes, avec les randonneurs et vététistes par exemple.Bruno Lecomte a recueilli de nombreux témoignages d’éleveurs confrontés à ces attaques, qui se disent aujourd’hui démunis, découragés, démoralisés… Ils n’en peuvent plus. Et tous reconnaissent que si rien n’est fait pour, non pas éradiquer, mais réguler la population de loups sur le territoire, c’est la fin du pastoralisme, un mode de production respectueux de l’environnement et plébiscité par les consommateurs et citoyens, ceux-là même qui majoritairement sont pro-loup !Ces documentaires mettent aussi en exergue la mauvaise ou la fausse information véhiculée en France et ailleurs en Europe quant à la possible cohabitation entre le loup et l’élevage…
Suzanne Marion