L'inquiétude des maires ruraux
La deuxième période de confinement dans laquelle nous nous trouvons depuis fin octobre vécue comme un nouveau coup dur par de nombreux habitants de communes rurales. Désireuse de défendre une égalité entre les territoires, l'Association des maires ruraux de France (AMRF) monte au créneau.

Depuis plusieurs semaines, l'épidémie de coronavirus commençait à montrer des signes inquiétants de reprise. Le gouvernement a donc tranché, et un deuxième confinement a démarré pour une durée minimale de quatre semaines. Inquiète des conséquence de ce nouveau coup d'arrêt pour plusieurs professions comme les commerçants, l'Association des maires ruraux de France (AMRF) alerte sur les difficultés des habitants des communes rurales. « Aujourd'hui, les critères de fermetures des commerces suscitent une incompréhension notamment dans les territoires ruraux où la crise sanitaire peut paraître moins avancée », déclare l'AMRF dans un communiqué de presse le 30 octobre. « À cela s'ajoute un sentiment de profonde inégalité, antérieure à la crise sanitaire et qui s'exacerbe, entre la grande distribution et ceux que l'on appelle les petits commerçants et producteurs locaux, d'autant plus difficile à accepter que les règles sanitaires sont plus faciles à appliquer de manière stricte et effective pour ces derniers ».
Un appel à soutenir les initiatives locales
L'AMRF appelle aujourd'hui à soutenir fermement un tissu économique rural déjà fragilisé par le premier confinement et dont la trésorerie ne permettra peut-être pas d'affronter ce deuxième confinement. « Il va rapidement falloir trouver une solution pour les commerçants afin de parvenir à compenser leur perte d'exploitation et d'activité. Tout ne peut pas fonctionner avec du click & collect. La vraie vie, ce sont d'abord des rapports humains », rappelle Cédric Szabo, directeur de l'association. Attentive à la situation des commerces locaux, celle-ci affirme également qu'elle soutiendra l'ensemble des initiatives pouvant apporter des réponses économiques globales et durables pour l'ensemble du tissu économique rural. Lors du premier confinement, l'AMRF avait notamment lancé l'initiative Bouge ton Coq qui, grâce à une opération de crowdfunding - ou financement participatif - et au soutien financier de plusieurs partenaires historiques comme la Poste ou la Française des Jeux, avait permis de récolter plus de 250 000 euros en faveur des petits commerçants et des producteurs. L'AMRF n'a pour le moment pas renouvelé d'initiatives de ce type, préférant se concentrer sur les négociations engagées avec le gouvernement pour obtenir des mesures de soutien.
Lutter contre les inégalités en milieu rural
Les commerçants ne seront pas pour autant les seuls touchés par ce reconfinement. La volonté du gouvernement de favoriser le télétravail pourrait d'ailleurs se heurter à une autre forme d'inégalité : la fracture numérique. « La majorité des territoires ruraux restent encore précaires en matière d'accès au réseau téléphonique et internet. De nombreuses familles se retrouvent pénalisées, certaines n'ont pas non plus d'imprimante chez elles et les maires se retrouvent alors en première ligne pour tenter de compenser ces handicaps », confirme Cédric Szabo. Autre sujet d'inquiétude pour les plus maires de communes rurales : la gestion des plus vulnérables et notamment des aînés. Dans ces territoires, la solidarité se vit au quotidien et les initiatives d'élus locaux organisant des portages de repas auprès de personnes isolées ont déjà repris.
l'AMRF.