Limagrain assure la continuité et l’équilibre de ses activités
En cette période de d’épidémie et de confinement, la coopérative auvergnate a réorganisé ses activités afin d’optimiser sa production tout en respectant les recommandation s de santé et sécurité au travail.
Depuis plus d’un mois, le Groupe Limagrain réorganise ses sites afin d’assurer la santé et la sécurité de ses collaborateurs, adhérents, clients et partenaires. Le siège social à Saint-Beauzire est fermé et les collaborateurs sont en télétravail. Des gestes barrières, des mesures de distanciation et de protection, recommandés par le gouvernement ont été mis en place sur l’ensemble des sites du Groupe dont les activités liées à l’agroalimentaire ont été classées prioritaires. Dès les premières semaines de confinement, la coopérative a organisé l’accès des agriculteurs à ses dépôts d’approvisionnement. « Aujourd’hui, les magasins d’appro sont ouverts aux professionnels essentiellement et uniquement sur rendez-vous » précise Pascal Viguier, président de Limagrain. Les agriculteurs doivent passer commande par téléphone et prendre rendez-vous pour venir retirer les marchandises à l’entrée du magasin, sans contact avec les vendeurs.
Optimiser la production chez Jacquet
Sur l’ensemble des sites, silos, usine de semences, laboratoire… le personnel intérimaire ne travaille plus ainsi que les personnes à risque. Les effectifs sont donc moins importants mais la réorganisation du travail permet de maintenir les activités. « Les expéditions de blé vers les moulins sont assurées ; hormis d’éventuelles perturbations de logistiques et de transport, il n’y a aujourd’hui aucune crainte à avoir en matière de disponibilité du blé » explique le président Viguier.
Pour faire face à la hausse de la demande de produits alimentaires, Jacquet a, de son côté, réorganisé ses postes de travail afin d’éviter les contacts rapprochés entre les salariés. L’effectif est réduit et contraint à un roulement d’une trentaine minutes entre les différentes équipes d’intervention sur les chaînes de production. Pour répondre à l’augmentation de la demande en pains de mie de la grande distribution, l’usine Jacquet a dû réduire ses gammes afin d’optimiser sa production dans le respect des process de protection des salariés. « Nous avons limité les manipulations sur les chaînes de fabrication pour produire plus et répondre à la demande croissante des GMS ; du moins en partie car nous ne sommes pas en capacité de fournir la totalité des commandes… » (NDLR : pour les pains de mie Jacquet, «les ventes ont été multipliées par deux depuis la mi-mars », selon Damien Bourgarel, directeur général de Limagrain, dans un article publié par L’Usine Nouvelle).
« Globalement, sur l’ensemble du groupe, depuis le confinement nous fonctionnons en mode de production dégradé. Cela nous permet de maintenir l’équilibre de nos activités, de répondre aux besoins en alimentation, tout en garantissant la santé et sécurité de nos collaborateurs. »
Dans la coopérative, la période est aux travaux de printemps et aux préparations de semences. « Plus de 90% des semences de tournesol et de maïs ont été expédiées au départ de l’usine d’Ennezat en direction notamment de l’étranger » assure Pascal Viguier.
En semences potagères, Limagrain a enregistré une « accélération des commandes » en mars ; signe peut-être d’une anticipation de la part des horticulteurs.
ZOOM sur...
En Limagne, l’inquiétude du covid-19 se conjugue avec le risque d’une nouvelle sécheresse. Le printemps normalement pluvieux s’annonce plutôt sec, du moins dans certains secteurs. « Ce début de printemps ressemble effectivement à celui de l’année passée » constate le président de Limagrain. La question de l’irrigation vient tout de suite à l’esprit. Malgré des perturbations dans la mise en route des réseaux d’irrigation en raison de la crise sanitaire, Pascal Viguier espère que les systèmes démarreront vers le 15-20 avril, le taux de remplissage du barrage du sep étant supérieur à celui de l’année dernière à même période.
Enfin en cette période de confinement et devant l’impossibilité de se réunir, Limagrain et l’ensemble de la profession et des acteurs économiques demandent à la préfète de reporter les discussions sur l’élaboration du nouveau Sdage et la gestion volumétrique de la ressource. Dans ce contexte, c’est l’ensemble du dossier eau qui risque d’être en suspend…