Retour sur la manif du 25 mars
"À l'heure actuelle, tout le monde est perdant…"
Thierry Cubizolles, président de la FDSEA se dit satisfait de la mobilisation du 25 mars et des conclusions du rapport Papin.
Thierry Cubizolles, président de la FDSEA se dit satisfait de la mobilisation du 25 mars et des conclusions du rapport Papin.
Après l'action syndicale du 25 mars, le président de la FDSEA 43 revient sur cette journée syndicale. "Je suis très satisfait de la mobilisation des agriculteurs mais aussi des acteurs du milieu rural comme les marchands de matériels agricoles, d'aliments du bétail, des services appro… qui nous ont rejoints sur cette manifestation. La Haute-Loire était bien représentée…" confie-t-il.
Il revient sur les deux revendications majeures qui ont préfiguré à cette mobilisation d'envergure au niveau régional.
"L'enjeu du prix des produits agricoles est un enjeu majeur ; nous voulons une juste rémunération de nos produits et de notre travail. L'état doit faire évoluer la loi Egalim…" Derrière ces quelques mots, le président rappelle un enjeu crucial, vital pour la pérennité de l'agriculture. Il se félicite des conclusions du rapport Papin (voir ci-dessous), sorti le matin même du 25 mars -"fruit du hasard ?"- et "pavé de bonnes intentions".
Mais Thierry Cubizolles attend que les actions préconisées soient mises en œuvre, et avertit : "ATTENTION, les paroles restent des paroles, seuls les écrits et les actes comptent…".
Le deuxième sujet porté par les militants de cette journée syndicale dans "les deux capitales de la région Auvergne-Rhône-Alpes", c'est la PAC 2023/2027, qui, "je le souligne, ne convient à personne, ni au secteur de l'élevage ni à celui des cultures". Des annonces devraient être faites dans les jours à venir, mais le président de la FDSEA de Haute-Loire le martèle : "Il faut que la France négocie une PAC juste et équilibrée qui prenne enfin en compte les hommes plutôt que les hectares". Et de menacer "si le cap n'est pas rectifié, nous continuerons le combat pour nous faire entendre. Je le répète, à l'heure actuelle, tout le monde est perdant. Alors, nous ne lâcherons rien…".
Les neufs propositions du rapport Papin
Les propositions du rapport s’articulent autour de neuf objectifs
1) Garantir la " marche en avant du prix " dans un cadre pluriannuel. Le rapport propose de le renforcer :
- En auditant les indicateurs de production utilisés ;
- Pour les produits à forte composante agricole (matière première agricole et de première transformation essentiellement)
2) Renforcer la médiation : la loi Egalim a prévu un renforcement des mécanismes de médiation mais ses possibilités d’action pour trancher les conflits sont limitées.
3) Redonner de la valeur à l’alimentation. Serge Papin propose de limiter la portée des opérations de promotion, en proposant que ces opérations soient soumises à l’avis conforme de l’interprofession et se limitent à de la publicité en magasin (absence de prospectus, de publicité sur le site internet, etc.…).
4) Renforcer les actions en faveur de l’origine France : le rapport propose de renforcer l’affichage de l’origine France des ingrédients et des produits, y compris en restauration collective, dans la poursuite des travaux engagés, notamment dans le cadre du conseil national de la consommation (CNC).
5) Renforcer la transparence : le rapport propose la mise en place d’un système permettant le partage d’informations confidentielles avec un tiers de confiance permet d’établir des indicateurs anonymisés afin de connaitre et de comprendre la création de la valeur dans la filière
6) Faire preuve de discernement dans l’utilisation des pénalités logistiques dans le droit fil des travaux de la commission d’examen des pratiques commerciales (CEPC)
7) Renforcer les organisations des producteurs, afin de favoriser le pouvoir de négociations des producteurs : les organisations de producteurs pourraient être renforcées pour faciliter la conclusion de négociations en leur faveur.
8) Accélérer la transformation des coopératives : Serge Papin propose ainsi de renforcer le lien entre l’adhérent et sa coopérative ; cela permettrait de développer davantage la logique contractuelle rémunératrice entre l’adhérent et la coopérative, et de renforcer l’adéquation de l’offre à la demande.
9) Renforcer l’éducation nutritionnelle des plus jeunes