Les principales positions de la FNSEA sur la loi climat
Alors que l’examen du projet de loi Climat a débuté en commission spéciale, la FNSEA a détaillé pour Agra Presse ses propositions et points de vigilance. Avec un regret : ne pas s’être impliquée plus rapidement dans les travaux de la Convention citoyenne.
« C’est un projet de loi qui arrive au bon moment », salue Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA. Le syndicat majoritaire avait déjà montré sa volonté d’agir sur cet enjeu en septembre dernier en publiant son rapport d’orientation 2020 sous le titre : Faire du défi climatique une opportunité pour l’agriculture.
Pour autant, reconnaît Henri Bies-Péré, les agriculteurs ont tardé à s’intéresser aux travaux de la Convention citoyenne. « Peut-être que nous n’avons pas suffisamment pris le temps au début avec les citoyens, en considérant que la Convention n’aboutirait à rien. Or, elle a abouti à ce projet de loi, dans lequel il y a des choses intéressantes », explique l’élu, par ailleurs président du groupe Réussir-Agra.
Alors que l’examen du texte par la commission spéciale a officiellement démarré le 9 mars, le syndicat majoritaire semble désormais décidé à peser sur le texte, avec plusieurs propositions pour accompagner la transition du secteur, mais également des « points de vigilance » sur des mesures qui pourraient aller trop vite à son goût, en l’absence d’harmonisation européenne et de financements publics adaptés.
Consigne en verre : demande de suppression
« Quand on exporte une bouteille sur deux, on ne va pas demander de rapatrier des bouteilles vides de Chine ou des États-Unis », résume Henri Bies-Péré. Dans sa formulation actuelle, le projet de loi prévoit que l’obligation d’une consigne en verre « pourra être généralisée » à partir de 2025. Plusieurs députés de l’opposition, comme Julien Dive (LR, Aisne), mais également au sein de la majorité, comme Stéphane Travert (LREM, Manche), ont déposé des amendements reprenant la position de la FNSEA : supprimer purement et simplement l’article. La rapporteure Aurore Bergé (LREM, Yvelines) semble avoir pris la mesure du problème, sans pour autant renoncer à cette disposition, en déposant un amendement prévoyant que la consigne « ne s’appliquera qu’aux produits mis sur le marché en France ».