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Les prairies face au changement climatique : tout reste à découvrir !

L’impact croissant des aléas climatiques est au cœur des préoccupations du monde de l’élevage. Sécheresses et fortes chaleurs sont de plus en plus fréquentes mais comment s’adaptent les prairies ?

Le dispositif expérimental à Theix où sont étudiés les comportements d’une prairie naturelle à une sécheresse longue et extrême.
Le dispositif expérimental à Theix où sont étudiés les comportements d’une prairie naturelle à une sécheresse longue et extrême.
© M.C

Le GNIS a réuni plus d’une centaine de prescripteurs, distributeurs, conseillers et enseignants de l’élevage à l’INRA de Theix en mai dernier, autour de la question de l’adaptation des prairies aux changements climatiques. Augmentation de la température moyenne, déficit pluviométrique, émission de CO₂… autant de conséquences malheureuses auxquelles les prairies et les éleveurs doivent et devront s’adapter.

Des recherches récentes

Alors que la sélection génétique travaille depuis plus de 20 ans à l’adaptation des céréales à pailles aux changements climatiques, ce sujet est récent pour les espèces fourragères. Un décalage important qu’explique Julien Bouffartigue, secrétaire général de la section des semences fourragères : « le secteur des semences fourragères investit moins dans la recherche que les céréales à pailles, parce qu’il y a moins d’achats de semences ». Les ray-grass et plusieurs légumineuses sont les deux espèces ayant bénéficié à ce jour d’une sélection génétique poussée pour répondre aux objectifs de produc- tivité des éleveurs. Quant à l’adaptation de ces plantes aux accidents climatiques, l’INRA de Poitou-Charentes à Lusignan (86) observe depuis peu la résistance du ray-grass et sa réponse génétique. À l’INRA de Theix (63), une expérimentation est également en cours sur cinq micro-parcelles équipées d’un écran de pluie. L’objectif des chercheurs est « de pousser au maximum les plantes pour explorer leur potentiel génétique » face à une sécheresse extrême (jusqu’à -70% de pluies) et durable (plusieurs années). Là encore, il faudra attendre pour connaître les premiers résultats.

La pratique avant la génétique

La réponse génétique des espèces fourragères arrivera très certainement trop tardivement face à l’accélération des accidents climati- ques. Animaux et éleveurs ne peuvent naturellement pas attendre. Il leur faudra donc, avant d’espérer adapter les prairies, ajuster les pratiques. « Les performances techniques des éleveurs augmentent et doivent encore progresser pour faire de l’herbe une culture à part entière. C’est l’unique levier à l’expression pleine et entière du potentiel génétique des plantes » selon Julien Bouffartigue. S’il est primordial de faire pousser l’herbe, il est également important de connaître et comprendre sa valeur alimentaire. Ce sujet est depuis plusieurs décennies au cœur de plusieurs travaux de l’INRA. L’institut a d’ailleurs participé à cette révolution agricole à travers le calcul des rations alimentaires et l’édition du fameux « Livre Rouge ». Ce guide est devenu indispensable à tous les acteurs du monde de l’élevage et vient d’être réactualisé et réédité. René Baumont, directeur de recherche, détaille la nouvelle méthodologie : « l’alimentation des animaux d’élevages ne doit plus seulement répondre à un besoin d’apport nutritif et à une recherche de productivité. Ce nouveau Livre Rouge prend également en compte le bien-être des animaux, les émissions de GES et la qualité des produits. Nous avons également intégré les interactions entre les aliments et la capacité d’ingestion des protéines ».

À travers cette journée, les participants ont pu avoir un aperçu de l’étendue de la connaissance qui reste à acquérir concernant les prairies. L’évolution du marché et les besoins des utilisateurs dans ce contexte de changement climatique ont également été abordés et se révèlent être les grands défis de la production de semences fourragères dans les années à venir.

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