Les Pact Arim veulent montrer l’exemple
Réunie à Aurillac, la fédération Auvergne des Pact Arim milite pour une politique de logement durable.
Avant de vouloir convaincre autour de soi, il faut d’abord faire des efforts chez soi. C’est ce que les Pact Arim d’Auvergne ont décidé d’appliquer sur un enjeu sociétal majeur : celui du développement rural. À l’occasion de leur assemblée générale le 30 mai dernier à Aurillac, le mouvement régional des Pact Arim a décliné les trois dimensions qu’il intègre dans cette notion souvent fourre-tout : un défi environnemental, social et économique. Et le terme de défi n’est pas excessif : d’ici 2050, 30 millions de logements seront concernés par une nécessaire mise aux normes avec, dans le même temps, un prix du gaz et du pétrole multiplié par six à échéance de huit ans, selon certains experts européens, et des objectifs politiques ambitieux de diviser par quatre la consommation en énergie du secteur de l’habitat.
Des logements économiques, salubres et accessibles
Dans les années à venir, il s’agira également de rendre accessibles les logements à une population vieillissante avec de nouveaux besoins et usages, tout en s’attelant à combattre l’exclusion sociale et la location d’habitats indécents. Une feuille de route impressionnante décrite par Xavier Benoist, directeur adjoint de la Fédération nationale des centres Cal Pact Arim, que le réseau associatif pour l’amélioration de l’habitat veut appréhender à son échelle. Ainsi les réflexions en cours sur le fonctionnement interne des structures Pact ont été décrites : amélioration de l’isolation du bâti, adaptation des locaux pour l’accueil au public à mobilité réduite, réduction des déplacements (visio-conférences, véhicules “propres”...), utilisation de papier recyclé, d’ampoules basse consommation, tri des déchets, etc. Une sorte d’Agenda 21 “miniature”, comme l’a relevé Vincent Bessat, élu Vert de la Caba qui a encouragé les Pact Arim à renforcer et formaliser leur démarche. Mais les Pact Arim et leurs centres “Info énergie” pourraient apporter une contribution sans doute encore plus percutante à travers la sensibilisation du grand public et des collectivités sur les possibilités de maîtrise de l’énergie dans l’habitat.
Une OPAH modèle
Jean-François Duval, animateur de l’espace “Info énergie” du Pact Cantal, a ainsi donné l’exemple d’une OPAH (Opération programmée d’amélioration de l’habitat) “développement durable” conduite par la Caba. Une maison type T5 vacante et insalubre, de 128 m2 habitables, mal isolée avec une chaudière au fioul vétuste (chauffage et production d’eau chaude) générant une facture annuelle de 6 000 e (soit 47 euros / an au m2), a été aménagée avec notamment une isolation renforcée, une installation géothermique, un chauffe-eau solaire, etc. De telle sorte que la consommation énergétique a chuté à 340 euros annuels, de même que les émissions de CO2, ramenées de 18 à 0,4 tonne. Un bilan écologique plus que positif pour un investissement majoré au total de 39 000 euros par rapport à une remise en état classique, mais qui a bénéficié de subventions accrues. Soit au final un besoin de financement après subventions de 81 600 euros, soit 5 100 euros de moins qu’une opération standard. Des arguments économiques qui militent certes en faveur d’une réhabilitation durable de l’existant, sans occulter la question de la pérennité des dispositifs de soutiens actuels. Ce qui a d’ailleurs fait dire à certains, dont l’architecte Estival, que les réponses à l’ampleur de ce défi viendront plus d’inventions majeures que d’un perfectionnement de l’existant. Une vision partagée par le directeur national adjoint, pour qui les modes d’habitat ancien sont sans doute des modèles durables en puissance.