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Les mobilisations démarrent aux quatre coins du pays

Baisse de revenu, crise du broutard et du jeune bovin, échec des EGA, péril autour des accords de libre-échange, ajournement des dossiers sécheresse, incertitudes sur la PAC… La coupe est pleine pour les éleveurs allaitants dont les mobilisations démarrées la semaine dernière, devraient s’amplifier ».

© SC

On les disait jusqu’à présent résilients. Mais au point où sont rendus les éleveurs français, de résilience, il n’en est plus question. Pour bon nombre d’entre eux, on a clairement dépassé les limites du supportable.

« Alors que notre revenu est au plus bas (résultat courant annuel de 10 500 € par exploitant, en 2019 selon les Comptes nationaux de l’Agriculture et estimations d’Idele faisant état d’une nouvelle projection à la baisse de 25 % en moyenne pour 2020) et que la prochaine PAC est en cours d’écriture au Ministère, nous ne pouvons accepter plus longtemps le laxisme dont fait preuve le gouvernement à l’égard de tous ceux qui sont en train de provoquer notre perte ! », résume Christian Bajard, éleveur en Saône-et-Loire et coordinateur du berceau des races à viande. Depuis la fin de la semaine, les éleveurs ont décidé de passer à l’action.

En Saône-et-Loire, une centaine d’éleveurs ont ainsi convergé vers Mâcon, jeudi matin, à l’appel de la FDSEA et des JA. Le lendemain, des éleveurs de Côte d’Or ont rejoint la préfecture de Dijon avant d’être reçu par le préfet de région et de Côte d’Or, Fabien Sudry. En début d’après-midi, une centaine d’agriculteurs de la Nièvre, dont beaucoup de jeunes, se sont massés devant les grilles de la préfecture de la Nièvre, à Nevers. Les tracteurs étaient stationnés tout autour.

Des paroles… mais très peu d’actes

La tenue d’une réunion d’élus au même moment en préfecture, a permis aux responsables syndicaux d’exposer les motifs de leur colère. Quatre sujets majeurs sont aujourd’hui au cœur des préoccupations :  la loi issue des EGA promulguée en 2018 qui n’a instauré aucune nouvelle contrainte pour les acteurs de l’aval de la filière. « Elle a, certes, posé des principes et objectifs intéressants… mais sans y mettre la moindre menace de sanction en cas de non-respect de ces objectifs », précise Christian Bajard.

Les dossiers sécheresse en question

Sur le prix du broutard et du JB, en dépit du travail « d’objectivation » du marché élaboré par la FNB, le gouvernement n’a, à ce stade, proposé aucune solution de sortie de crise.

Sur les accords de libre-échange : le Ceta continue de s’appliquer « provisoirement » depuis 2017, et d’autres accords de libre-échange pourraient être ratifiés en 2021 (Mercosur, Mexique, Océanie…) « avec le plein accord de la France, et au détriment de l’élevage français ».

Enfin, au chapitre des calamités sécheresse, alors que la majorité des dossiers a été directement programmée en février, seulement quatre dossiers départementaux ont été inscrits lors du CNGRA de janvier… pour être immédiatement ajournés. « La volonté du Ministère de ne pas nous indemniser pour cette troisième sécheresse consécutive est manifeste… », résume Christian Bajard. À l’heure où nous bouclons nos éditions, d’autres actions étaient prévues cette semaine, notamment mardi dans le Cantal et l’Aveyron.


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