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Les JA font le point sur Egalim

De gauche à droite : Christian Arvis, président de la FDSEA de la Creuse, Pascal Lerousseau, président de la Chambre d'agriculture de la Creuse, Thomas Saby, président de JA 23, Gaëtan Bodin, Président de JA Nouvelle-Aquitaine, Grégory Besson-Moreau, député de l'Aube, et Jean-Baptiste Moreau, député de la Creuse.
De gauche à droite : Christian Arvis, président de la FDSEA de la Creuse, Pascal Lerousseau, président de la Chambre d'agriculture de la Creuse, Thomas Saby, président de JA 23, Gaëtan Bodin, Président de JA Nouvelle-Aquitaine, Grégory Besson-Moreau, député de l'Aube, et Jean-Baptiste Moreau, député de la Creuse.
© HC

Ce vendredi premier avril a eu lieu l'Assemblée générale de Jeunes agriculteurs de Creuse à Ahun. Après 2 années sans AG, les adhérents étaient heureux de braver la neige pour se retrouver pour ce moment de rassemblement.

Après la présentation des comptes et le traditionnel rapport d'activité humoristique, une table ronde a largement abordé la loi Egalim 2, sujet majeur de ces derniers mois, en présence du rapporteur de la loi, M. Grégory Besson-Moreau, député de l'Aube. Celui-ci a commencé par expliquer les raisons pour lesquelles il a fallu écrire cette « loi de protection de la rémunération des agriculteurs » (de son vrai nom). « Avant les lois dites Egalim 1 et 2, il y avait la loi dite LME, tout se négociait n'importe quand, avec n'importe qui ; il en a résulté une guerre des prix, de la déflation et de la destruction de valeur. Chacun a mis la pression sur son fournisseur, avec en bout de chaîne l'agriculteur ». La loi Egalim 1 était donc basée sur un contrat de confiance, elle fournissait des outils dont l'utilisation était volontaire. « Mais au bout de quelques mois, les belles paroles des États généraux de l'Alimentation s'étaient envolées et les mauvaises habitudes avaient repris le dessus. » C'est ainsi qu'il a été décidé que l'utilisation des outils serait obligatoire, via la loi dite Egalim 2. Après cette présentation, les différents intervenants ont apporté leur retour d'expérience sur les premiers mois d'application. Pour Jean-François Aucouturier, représentant de la coopération agricole, la loi est bien perçue mais son application est très compliquée car elle pose beaucoup de problèmes juridiques aux coopératives. L'un des problèmes essentiels est l'absence d'un prix de référence pour la viande bovine. Pour Victoire Depoix, d'Opalim, les contrats sont assez longs à négocier, tout dépend de l'acheteur, certains sont volontaires et cela se passe bien, d'autres non. Beaucoup attendent que les autres se lancent pour suivre le mouvement. Florian Derboulle, éleveur, a lui exprimé son inquiétude sur la lenteur de la mise en place de la loi : « C'est attendu depuis 10 ans, ça va mettre 10 ans et dans 10 ans ça ne servira plus à rien ». Le député Besson-Moreau a admis qu'il n'était pas facile de changer des décennies de mauvaises habitudes, mais la loi est conçue pour éviter les effets tampons, chaque maillon de la chaîne répercutant contractuellement vers l'aval ses hausses de coût. « C'est le consommateur qui demande toujours plus, du français, du bien-être animal, du sans OGM et j'en passe. Et jusqu'à présent, plus il en demandait, moins c'était cher pour lui alors que ça vous coûte toujours plus. Il est temps que la tendance s'inverse et qu'il paye le juste prix de ses exigences. C'est au consommateur final de prendre en charge les hausses ».
Après cette table ronde, et pour conclure l'assemblée générale, Thomas Saby, président des Jeunes Agriculteurs de Creuse, a interpellé les responsables politiques : « Cette crise économique plonge tout le monde dans le doute. Jeunes et moins jeunes n'ont plus de moyens de se projeter dans l'avenir, on ne sait pas où on va ! [...] Il est temps de vous rendre compte des difficultés de notre agriculture [...] cela fait des années que l'on vous alerte sur notre déclin. Les coups de pouce c'est bien, mais ce que l'on veut maintenant c'est produire et être rémunérés. [...] Et surtout, arrêtez de nous pondre de nouvelles normes, de nouvelles contraintes tous les 4 matins ; qui dit normes, dit investissements, dit charges, et dit surtout moins de revenu ». Sur l'installation, il a rappelé la nécessité d'installer pour assurer le renouvellement des générations, mais il ne s'agit pas d'installer à tout prix, il faut des installations « viables et durables », pour cela il prône pour une amélioration de la formation, et son obligation pour accéder à l'installation.
Avant de clôturer l'assemblée, les prochaines dates des événements Jeunes Agriculteurs ont été annoncées : Une soirée food truck aura lieu à Saint-Fiel le 8 juillet, Terre en Fête aura lieu à Janaillat les 28 et 29 août, et Label Creuse aura lieu le dernier week-end d'octobre.

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