Céréales
Les exportations de blé redémarrent
Si les perspectives de redressement des marchés des céréales ne sont pas à l’ordre du jour, les exportations européennes de blé reprennent, dynamisées par la dépréciation de l’euro par rapport au dollar.
« Le second souffle est là », a expliqué Christian Vanier, responsable de l’animation des filières à FranceAgrimer, à l’issue du Conseil spécialisé Céréales qui s’est tenu le 10 mars à Montreuil. Début mars, les licences délivrées aux exportateurs européens depuis le début de la campagne 2009/2010, atteignent 11,9 millions de tonnes de blé, contre 14,4 Mt l’an dernier et 4,5 Mt en 2007/2008, à la même époque. Sans atteindre le record de la campagne passée, les exportations européennes de blé 2009/2010 seront très largement supérieures à celles réalisées en 2007/2008. Pour ce qui est de la France, elle exporterait sur la campagne 15,6 Mt, dont 8,8 Mt vers les pays tiers, soit 200 000 tonnes de plus que ce qui avait été prévu le mois dernier. En effet, des embarquements importants de blé tendre ont été effectués fin février principalement à destination de l’Algérie et du Maroc. L’origine française bénéficiant actuellement d’une prime de compétitivité en raison de la dépréciation de l’euro par rapport au dollar.
En revanche, le Conseil spécialisé s’est montré particulièrement préoccupé par le recul des utilisations de blé dans l’alimentation animale. Elles sont estimées à 5,2 millions de tonnes sur la campagne, en retrait de 200 000 tonnes par rapport au bilan précédent. Et même si l’orge ou le maïs ont remplacé le blé dans les formules, il n’en reste pas moins que la question de la compétitivité de l’élevage hors sol est posé. Notamment par rapport à des concurrents beaucoup plus agressifs comme l’Allemagne.
Orge : intervention massive
Pour ce qui est de l’orge, la situation ne s’améliore guère. Les exportations européennes restent faibles, malgré les tirages de certificats intervenus le mois dernier, notamment vers la Chine. Depuis le début de la campagne, les licences délivrées dans l’Union européenne pour cette céréale atteignent seulement 0,6 Mt contre 3 Mt en 2008/2009 et 3,3 Mt en 2007/2008, à la même époque.
Corollaire d’une campagne d’exportation difficile, les opérateurs européens sollicitent le stockage public dans le cadre de la procédure d’intervention communautaire. Les mises à l’intervention qui avaient démarré sur les chapeaux de roue, le 1er novembre dernier, avec 2 Mt d’orges offertes en un mois, ont redémarré en début d’année. Fin février, la Commission européenne recensait 3,8 Mt d’orge offerte à l’intervention par les Etats-membres, dont 1,2 Mt en Allemagne et 900 000 t en France. Un volume qui sera certainement dépassé d’ici la fin de la campagne. Même si l’orge bénéficie d’un regain de compétitivité dans l’alimentation animale (100 000 tonnes).
Quant au maïs, il récupère aussi 100 000 t d’incorporation dans l’alimentation animale sur le dos du blé, portant cette utilisation à 1,7 Mt. Les perspectives de ventes aux pays tiers sont augmentées de 100 000 t avec 600 000 t et le report est revu en baisse de 200 000 t à 2,5 Mt.
USA : vers un doublement de la production d’éthanol
Les Etats-Unis devraient adopter prochainement un changement de norme en matière de biocarburant. La nouvelle norme permettrait de porter de 10 à 15 % le taux d’incorporation d’éthanol dans l’essence. Si tel était le cas, la production de maïs pour la fabrication d’éthanol passerait de 140 Mt à 200 Mt dans les prochaines années.