Les eurodéputés demandent plus à l'agriculture
La commission de l'Environnement a finalisé sa position sur l'utilisation des terres et la foresterie, le partage des efforts ainsi que le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières. Ils estiment, contrairement à la Commission européenne, que l'agriculture doit rester séparée du secteur forestier et propose de lui imposer des objectifs supplémentaires.
La commission de l'Environnement du Parlement européen a adopté, le 17 mai lors d'une session de vote marathon, sa position sur plusieurs des règlements du paquet visant à porter l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'UE à -55 % en 2030, notamment les textes portant sur l'utilisation des terres, le changement d'affectation des terres et la foresterie (LULUCF), le partage des efforts ainsi que le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières. Sur le règlement LULUCF, les eurodéputés souhaitent que ce secteur reste séparé de l'agriculture (contrairement à ce que proposait la Commission européenne). Ils proposent qu'en plus des 310 millions de tonnes équivalent CO2 que devraient séquestrer les forêts, l'agriculture se voit fixer un objectif de 50 millions de tonnes supplémentaires d'absorptions nettes d'ici 2030.
50 millions de tonnes équivalent CO2
« Les puits de carbone naturels sont fragiles et volatils et ne devraient donc pas être mis en commun avec la mesure des émissions du secteur agricole - contrairement à la proposition initiale », justifient les eurodéputés. Les organisations et coopératives agricoles de l'UE (Copa-Cogeca) regrettent cette position qui « ne reflète pas la nature et la dynamique des secteurs agricole et forestier ». « Compte tenu des incertitudes entourant l'agriculture et l'élimination du carbone, y compris la certification, il semble plutôt prématuré d'amplifier l'objectif déjà très ambitieux de 310 millions de tonnes d'équivalent CO2 », estime le Copa-Cogeca. La Commission adoptera des objectifs annuels pour le secteur LULUCF pour chaque année de la période 2026-2029 sur la base des trajectoires nationales. Afin de s'assurer que les objectifs sont atteints, la Commission devra soumettre un rapport d'étape pour le 31 décembre 2024.