Les États généraux de l’alimentation, priorité pour la profession
La FNSEA a rencontré le 27 juin le nouveau ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, pour aborder les sujets prioritaires. Au-delà des urgences comme les aléas climatiques, le premier chantier à aborder est celui des États généraux de l’alimentation qui doivent s’ouvrir en juillet. Les producteurs attendent en particulier des mécanismes pour garantir un retour de la valeur à l’amont de la filière.
Peu après son arrivée rue de Varenne, le nouveau ministre de l’agriculture Stéphane Travert a reçu le 27 juin la présidente et le secrétaire général de la FNSEA, Christiane Lambert et Jérôme Despey, pour un tour d’horizon des dossiers. Les difficultés urgentes ont été soulevées par les représentants de la profession – aléas climatiques, sécheresse, fruits et légumes d’été, loup, canne à la Réunion… – qui ont salué le « pragmatisme » de leur interlocuteur. Une part importante des deux heures de discussion a bien sûr été consacrée aux États généraux de l’alimentation, qui doivent s’ouvrir le 10 ou le 11 juillet, « et dont nous attendons beaucoup », a rappelé Christiane Lambert. La présidente de la FNSEA place « au cœur des débats la question de la répartition de la valeur » et celle du prix payé au producteur. « La valeur détruite chaque année par [la] guerre des prix fratricide est évaluée à 1,5 milliard d’euros », souligne-t-elle. Elle suggère ainsi de mettre un peu plus de « moralisation », puisque le mot est en vogue, dans les négociations commerciales. « Il faut aujourd’hui tout mettre sur la table et modifier des éléments de la LME qui permettrons de travailler mieux », dans le cadre de la première phase des états généraux qui s’achèvera en septembre. « Nous avons envie d’être très, très participatifs, et nous proposerons des intervenants dans chacun des 10 groupes de travail », ajoute Christiane Lambert.
Ne pas opposer les modèles
Quant à la deuxième phase des États généraux, elle concernera plus particulièrement les adaptations possibles de l’agriculture pour mieux répondre aux attentes des consommateurs. Pas question, à ce sujet, de s’inscrire dans une polémique qui opposerait des modèles agricoles entre eux, prévient Christiane Lambert qui trouve « important de ne surtout pas opposer : la grande chance de l’agriculture française, c’est qu’elle est extrêmement diversifiée ». « C’est ça qu’il faut d’abord montrer, dire aux Français que pour maintenir cette diversité de l’agriculture, cela suppose de rétribuer les producteurs à un prix qui leur permet d’une part de tirer un revenu, mais aussi de moderniser et d’investir » insiste-t-elle. Ce revenu décent reste un préalable pour permettre aux agriculteurs de s’adapter et de répondre aux attentes de leurs concitoyens, ce qu’ils font déjà depuis de nombreuses années : « nous avons tous les jours des exemples d’agriculteurs qui concilient agriculture et environnement sur leur exploitation », rappelle la présidente de la FNSEA, qui évoque l’agriculture raisonnée, écologiquement intensive ou l’agriculture de conservation des sols. « La transition écologique en agriculture est en marche et n’a pas attendu ce gouvernement », explique-t-elle, avec l’intention d’en discuter avec Nicolas Hulot, ministre de la Transition Écologique, lors d’un rendez-vous prévu le 3 juillet. Elle compte notamment mettre en avant les contributions positives de l’agriculture sur tous les sujets qui ont trait à l’environnement (biodiversité, énergies renouvelables…), insistant sur le pragmatisme et surtout la volonté de ne pas opposer agriculture et écologie.