Les élus jugent que le projet agricole manque d´ambition et de lisibilité
L´assemblée départementale a choisi de débattre du projet agricole en session publique. Les élus ont rendu un avis favorable, mais assorti de réserves.
Le Conseil général a donné son avis sur le nouveau projet agricole départemental, validé par le préfet le 29 juin dernier en Comité départemental d´orientation agricole (CDOA). D´abord en commissions, puis en assemblée. La première commission, la deuxième et la commission agricole ont chacune émis un avis favorable, mais avec réserves. Des réserves partagées par pratiquement tous les conseillers généraux, comme en témoigne le long débat qui s´est instauré jeudi 15 décembre, en préambule au vote du budget primitif. Le rapporteur, Jean-Yves Bony, a rappelé les orientations stratégiques contenues dans ce document, avant qu´une salve de critiques ne parte de tous les rangs. Car si un avis favorable a finalement été voté par la majorité départementale (une abstention, celle de Daniel Chevaleyre, tandis que le groupe d´opposition a donné un avis défavorable), le projet a été sévèrement jugé.
De bonnes intentions
Qualifié de "peu ambitieux", notamment pour la valorisation des produits de terroir et des races locales, et souvent "peu lisible" quant à l´orientation à donner à l´AOC cantal. Deux critiques soulevées d´abord par le vice-président, Gérard Leymonie, qui regrette en outre ne pas avoir trouvé dans ce projet un soutien plus important aux niches de commercialisation, comme les marchés. Le vétérinaire de Mauriac ajoute une remarque personnelle : "Je suis surpris de voir la limousine classée dans les races rustiques"... Les échos sont semblables sur les bancs de l´opposition. Le porte-parole, Yves Debord, qualifie le document de "catalogue de bonnes intentions, mais plein de contradictions". Il s´étonne d´une mission sur l´AOC dont "on ne sait pas à quoi elle a servi". Regrettant un manque de nouveautés, il estime que "pour maintenir des actifs agricoles sur le territoire, il ne faut pas se contenter d´arroser là où c´est déjà mouillé". Il remarque enfin beaucoup de discrétion sur le dossier des bâtiments et de leur intégration dans le paysage. "C´est important pour notre image et l´attractivité touristique", insiste-t-il, signalant au passage que l´agrotourisme est "à peine mentionné"
Des contradictions
Son collègue, Jacques Markarian, s´étonne que le Conseil général soit amené à émettre un avis sur un projet de toute façon validé. A ce sujet, Jean-Claude Wälchli trouverait légitime que le Conseil général puisse siéger dans les interprofessions, dès lors qu´il verse des subventions importantes. "Car le retour sur investissement n´est pas forcément visible", s´insurge-t-il. "La profession fait le mauvais choix", dit-il encore, qualifiant le projet agricole départemental de "mascarade, pleine de contre-vérités". "Comment prétendre structurer une filière AOC cantal au lait cru et réclamer dans le même temps de rationaliser la collecte ?", interroge l´élu de Condat. Plus modéré, Daniel Chevaleyre déplore une "progression a minima". Sur le dossier AOC, il demande "s´il y a un pilote dans l´avion, ou si on se refile la patate chaude". Il y a pourtant urgence selon lui à revaloriser le lait. "Dans nos zones, le coût de production est important", rappelle-t-il. "Si rien n´est fait il n´y aura bientôt plus de producteurs... et donc plus d´AOC non plus". Même Bruno Faure, qui connaît bien le monde agricole, relève lui aussi le "manque d´ambition" du projet départemental. "N´aurait-on pas intérêt à faire de la Vache qui rit à 12 euros le kilo ?", finit-il par lâcher sur le ton de la provocation. Selon M. Markarian, la réattribution des quotas pourrait aider à maintenir des producteurs laitiers, si elle était mieux pensée et plus équitable.
De bonnes intentions
Qualifié de "peu ambitieux", notamment pour la valorisation des produits de terroir et des races locales, et souvent "peu lisible" quant à l´orientation à donner à l´AOC cantal. Deux critiques soulevées d´abord par le vice-président, Gérard Leymonie, qui regrette en outre ne pas avoir trouvé dans ce projet un soutien plus important aux niches de commercialisation, comme les marchés. Le vétérinaire de Mauriac ajoute une remarque personnelle : "Je suis surpris de voir la limousine classée dans les races rustiques"... Les échos sont semblables sur les bancs de l´opposition. Le porte-parole, Yves Debord, qualifie le document de "catalogue de bonnes intentions, mais plein de contradictions". Il s´étonne d´une mission sur l´AOC dont "on ne sait pas à quoi elle a servi". Regrettant un manque de nouveautés, il estime que "pour maintenir des actifs agricoles sur le territoire, il ne faut pas se contenter d´arroser là où c´est déjà mouillé". Il remarque enfin beaucoup de discrétion sur le dossier des bâtiments et de leur intégration dans le paysage. "C´est important pour notre image et l´attractivité touristique", insiste-t-il, signalant au passage que l´agrotourisme est "à peine mentionné"
Des contradictions
Son collègue, Jacques Markarian, s´étonne que le Conseil général soit amené à émettre un avis sur un projet de toute façon validé. A ce sujet, Jean-Claude Wälchli trouverait légitime que le Conseil général puisse siéger dans les interprofessions, dès lors qu´il verse des subventions importantes. "Car le retour sur investissement n´est pas forcément visible", s´insurge-t-il. "La profession fait le mauvais choix", dit-il encore, qualifiant le projet agricole départemental de "mascarade, pleine de contre-vérités". "Comment prétendre structurer une filière AOC cantal au lait cru et réclamer dans le même temps de rationaliser la collecte ?", interroge l´élu de Condat. Plus modéré, Daniel Chevaleyre déplore une "progression a minima". Sur le dossier AOC, il demande "s´il y a un pilote dans l´avion, ou si on se refile la patate chaude". Il y a pourtant urgence selon lui à revaloriser le lait. "Dans nos zones, le coût de production est important", rappelle-t-il. "Si rien n´est fait il n´y aura bientôt plus de producteurs... et donc plus d´AOC non plus". Même Bruno Faure, qui connaît bien le monde agricole, relève lui aussi le "manque d´ambition" du projet départemental. "N´aurait-on pas intérêt à faire de la Vache qui rit à 12 euros le kilo ?", finit-il par lâcher sur le ton de la provocation. Selon M. Markarian, la réattribution des quotas pourrait aider à maintenir des producteurs laitiers, si elle était mieux pensée et plus équitable.